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Groupes de niveau au collège : "un tri scolaire et social" pour "fournir de la main d'œuvre" aux entreprises

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Pascal Gandemer, secrétaire départemental de la FSU en Charente-Maritime, syndicat du second degré, dénonce une réforme idéologique, selon lui. Invité de 7h45 à réécouter en intégralité en cliquant ci-dessus.

Les groupes de niveau au collège seront stigmatisants et mèneront à un tri social, dénoncent les syndicats
Les groupes de niveau au collège seront stigmatisants et mèneront à un tri social, dénoncent les syndicats © Maxppp - Alexandre MARCHI

La mobilisation contre la réforme Attal prend de l'ampleur dans les collèges de Charente-Maritime. En particulier contre les groupes de niveau, qui seront imposés, en septembre prochain, aux 6e et aux 5e, en maths et en français. Plusieurs établissements de Charente-Maritime participent ce jeudi à une nouvelle opération "collèges morts", contre cette réforme dite du "choc des savoirs", voulue par Gabriel Attal. Les parents sont appelés à ne pas mettre leurs enfants en classe, dans plusieurs collèges de La Rochelle (Fabre-d'Eglantine, Missy, Guiton, Fromentin, et Mendès-France), ainsi qu'à Aigrefeuille-d'Aunis, à Saintes, à Saint-Martin de Ré, entre autres.

Car ces groupes de niveau ne feront qu'aggraver les inégalités entre les bons et les mauvais élèves, accusent les syndicats, à l'instar du secrétaire départemental de la FSU en Charente-Maritime, Pascal Gandemer, qui était l'invité de 7h45 de France Bleu La Rochelle. Pour lui, cette réforme des groupes de niveaux est idéologique ; elle vise à fournir de la main d'œuvre aux entreprises en triant les élèves ; et elle va poser de nombreux problèmes, faute de moyens pour l'Éducation Nationale. "C'est une mesure proprement démagogique. Ça pourrait être une mesure de bon sens, on a l'exemple de la Suisse, sauf que ça nécessite énormément de moyens. Or, ces moyens, nous ne les avons pas. On travaille à moyens constants. Et la logique adoptée par le ministère, c'est de mettre en place cette réforme sans moyens supplémentaires".

"Il y a cet aspect-là, mais derrière, dans cette mise en place des groupes de niveau, il y a aussi la logique de tri ; de tri scolaire, et de tri social. Pour des élèves de sixième ou cinquième, c'est-à-dire relativement jeunes, et notamment pour l'entrée en sixième, ça va quand même être très très violent. Il y a l'effet de stigmatisation, également. Le fait d'être mis dans un groupe, ça va poser, quand même, un certain nombre de difficultés, particulièrement pour les plus faibles évidemment. Et puis techniquement, on a l'éclatement des groupes classes, on a vu ce que ça donnait au lycée, avec les spécialités, la catastrophe que ça a représenté. En terme d'organisation, mais aussi de vécu des élèves : on est dans une phase, là, la pré-adolescence et l'adolescence, où on a besoin de s'identifier à un groupe, et là, ce groupe-là, on n'a plus de vie".

Pascal Gandemer dénonce la volonté politique, selon lui, de "fournir de la main d'œuvre" aux entreprises, "considérer que certains élèves doivent aller très rapidement vers le marché du travail, en ayant acquis quelques fondamentaux, (lire, écrire, compter), sans avoir une base culturelle large qui leur permettrait de s'émanciper à terme".

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