Passer au contenu
Publicité

Maël de Calan : "La crise de la pêche est de même nature que la fin de l'industrie textile et sidérurgique"

À retrouver dans l'émission
- Mis à jour le
Par

Le président du conseil départemental du Finistère en appelle à Emmanuel Macron pour aider les pêcheurs. Invité de France Bleu Breizh Izel mercredi 20 septembre, Maël de Calan annonce qu'il va envoyer une lettre au chef de l'État car "seul le président de la République peut sauver la filière pêche".

"La pêche hauturière est au bord du précipice", alerte Maël de Calan, le président du conseil départemental du Finistère
"La pêche hauturière est au bord du précipice", alerte Maël de Calan, le président du conseil départemental du Finistère © Radio France

Après avoir réuni pendant plus de trois heures les représentants de la filière pêche mardi 19 septembre, le président du conseil départemental du Finistère annonce l'envoi d'une lettre au chef de l'État, "le seul qui puisse sauver le secteur". Samedi, le secrétaire d'État à la mer, Hervé Berville, avait confirmé l'arrêt des aides aux carburants à compter du 15 octobre. Maël de Calan essaie depuis de construire une coalition bretonne, "non pas pour revendiquer, brûler ou casser, affirme-t-il, mais pour poser le choix stratégique sous les yeux du président".

Le président du département compare la situation de la pêche à celle, à une autre époque, de l'industrie textile dans le nord ou de la sidérurgique dans l'est de la France. "Si la pêche hauturière tombe dans le Finistère - et elle est au bord du précipice- ce ne sont pas des dizaines d'emplois de pêcheurs qui vont disparaitre dans le Finistère, mais des milliers d'emplois", prévient Maël de Calan.

"Est-ce qu'on veut garder cette filière industrielle ?"

Le secrétaire d'État à la Mer estime que l'État a suffisamment aidé les pêcheurs, avec 75 millions d'euros et que les acteurs privés doivent prendre leurs responsabilités. Mais pour Maël de Calan, l'enjeu est de savoir si on veut garder cette filière, au moment où en parle beaucoup de réindustrialisation de la France et de souveraineté alimentaire.

"Veut-on produire ce que l'on consomme ?", s'interroge le président du département. "Je pense qu'on est dans le sens de l'histoire avec une pêche qui est la plus écologique du monde, la seule à se fixer des quotas pour éviter d'épuiser la ressource." Maël de Calan demande un moratoire sur les aides au gasoil.

Faire bouger les règles du jeu à Bruxelles

Au niveau du département du Finistère, 10 millions d'euros sont investis chaque année dans les sept ports et six criées de Cornouaille. "On donne à nos pêcheurs, à nos mareyeurs des infrastructures quand ils rapportent du poisson à quai. Donc, on investit dans nos criées, explique Maël de Calan. On veut les couvrir de panneaux photovoltaïques par exemple, pour baisser le coût de l'électricité. Mais s'il n'y a plus un seul pêcheur debout parce que tous les bateaux ont été cassés à force de perdre de l'argent, ça ne servira à rien !"

Le président du département propose à Emmanuel Macron de venir dans le Finistère, pour prendre la mesure de la situation et arbitrer ensuite. "On sait que c'est compliqué de faire bouger les règles du jeu à Bruxelles. On sait que c'est compliqué, à l'heure où les ressources publiques sont rares, de dégager des moyens supplémentaires. Mais l'enjeu en vaut le coup et il n'y a que le président de la République qui peut le faire."

Épisodes

Tous les épisodes

Publicité

undefined