L'Éco d'Ici en Dordogne : Pâques est "un moment charnière pour les producteurs d'agneaux", témoigne un éleveur

Fabien Prunet a beaucoup de travail ces jours-ci. Pâques est en effet "un moment charnière pour tout producteur d'ovins". "On valorise à peu près un tiers de notre production sur cette période de l'année", décrit l'éleveur installé depuis un an et demi avec sa femme dans une exploitation à Parcoul-Chenaud (Dordogne), à la frontière avec la Charente. Il élève entre 350 et 400 agneaux par an, labellisés Indication géographique protégée (IGP) Agneau du Périgord.

L'agriculteur observe que les consommateurs restent attachés à cette tradition de l'agneau à Pâques, et surtout, en Dordogne, de l'agneau du Périgord, réputé pour sa qualité. Les Périgourdins aiment ce "côté traditionnel du gigot d'agneau qu'ils peuvent partager en famille".

La viande d'agneau 15% plus chère à Pâques

Ce n'est pourtant pas si évident pour les producteurs d'avoir des agneaux prêts à l'abattage début avril. Naturellement, les brebis s'accouplent avec les béliers "à partir du moment où les jours sont plus courts, où la lumière décroit donc plutôt à partir de septembre, octobre, novembre", explique Fabien Prunet. Ce qui donne des agneaux prêts pour le début de l'été. "Pour avoir des agneaux à Pâques, on est obligés de 'désaisonner' les brebis, c'est à dire de les faire s'accoupler plus tôt, pour que les agneaux naissent entre la mi-novembre et la mi-décembre. Le tout sans subterfuge, de manière naturelle, dans le cadre de l'IGP Agneau du Périgord".

Puisque la demande de viande d'agneau augmente à cette période, les prix sont aussi plus élevés, de 15% environ. Comptez entre "20 et 25 euros le kilo pour un gigot d'agneau du Périgord sur les étals" en ce moment. Fabien conseille de le demander tranché au boucher, et de le cuire au barbecue pour "garder ce fondant et ce rosé qui plaît dans le gigot, très intéressant avec les saveurs du barbecue".