Quand l’Égypte ensorcèle le Paris de Belphégor

L’Égypte a inspiré le Louvre. On y voit la fameuse pyramide bien sûr mais aussi l’une des plus grandes collections du plus grand Musée du monde. Collection qui nous a tous fait flipper en regardant Belphégor à la télévision.

Belphégor, divinité ancienne des moabites mentionnée dans l’ancien testament identifié par certains érudits à Priape le dieu obscène ou Crépitus le dieu des flatulences. Belphégor c’est aussi un fantôme. Le fantôme de la télé. Dans laquelle, à partir du 6 mars 1965, on voit Juliette Gréco, 38 ans à l’époque, magnifique femme aux yeux soulignés d’un trait noir. Gréco qu’on voyait à l’écran après l’avoir entendue chanter quelques années plus tôt « Je hais les dimanche ». 

Elle qui avait fait l’Olympia à même pas 25 ans, les belles heures de Saint-Germain-des-Prés et qui lors de sa belle carrière chantera Prévert, Brassens, Gainsbourg ou encore Léo Ferré. La part du talent de Juliette Gréco à l’œuvre dans Belphégor c’est bien sûr la part dédiée à la comédie. En 1965 on lui confie le premier rôle d’une mini-série qui sera un véritable événement puisqu’à une époque ou 40 % des français possèdent une télévision, autrement dit un peu moins de 20 millions, la moitié regardera au moins un des quatre épisodes de Belphégor. Oui, seulement 4 épisodes tirés du livre de Arthur Bernède, un écrivain Breton né à Redon en 1871 et mort une trentaine d’année avant que Claude Barma, producteur pour l’ORTF ne demande à Jacques Armand de transcrire le roman comme une série télévisée. Une première à l’époque. 

Et on entre dans le Louvre vide de monde, et pour cause, c’est la nuit qu’un fantôme apparaît dans le département égyptien. Au début seul le gardien le voit. Sauf que personne ne le croit puisqu’on ne l’appelle pas « glouglou » pour rien. Il picole pas mal. S’ensuit l’enquête de André Belgrade, incarné par Yves Rénier, que Juliette Greco tente de séduire. Assassinat, mystère, et une enquête qui met la France en haleine à tel point que les acteurs sont harcelés dans la rue pour révéler qui est Belphégor. Vendue dans 16 pays, notamment au Japon, Belphégor est un souvenir commun pour plusieurs générations. Et quand on a vu la série, on ne peut s’empêcher de frissonner au moment d’entrer dans le département Égyptien de ce musée qui a toujours un air de mystère, aussi moderne soit-il, le musée du Louvre.