Sauver les sentinelles du littoral

Tout le long du littoral français, on dénombre 250 phares au total, en comptant les feux et les maisons-phares. Au fil des années, ils sont peu à peu désertés avec l'automatisation. Sans présence humaine, ils se dégradent.  A plusieurs reprises, Marc Pointud a eu l'occasion de "monter à bord" des phares en mer. Il est le président de la SNPB (Société nationale pour le patrimoine des phares et balises).  Il a malheureusement fait trop souvent le même constat : les phares sont à l'agonie.

Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les photos prises lors de ses visites dans les phares. Ces bijoux du patrimoine sont menacés. C'est le cas du phare de la Vieille au large de la pointe du Raz.

Des bijoux menacés Avec les autres bénévoles de l'association, ils ont récemment obtenu l'autorisation de transformer le phare de Tévénnec,  dans le Finistère, en résidence d'artistes. Un phare situé sur un petit îlot au large de la pointe du Raz. C'est la seule maison phare en mer. Ce lieu unique a toujours eu la réputation d'être maudit. Naufrages, maladies, folie et même fantômes... En 35 ans, 23 gardiens dont quatre femmes se sont succédé dans ce phare. Plus personne ne voulait y vivre. C'est la raison pour laquelle les Phares et Balises n'ont pas eu d'autres choix que d'automatiser la lanterne. C'était en 1910 !

Dans un récent rapport, la Cour des comptes admet que "certaines solutions ont permis de limiter leur dégradation grâce à une forme de surveillance et d'entretien ". Mais tout cela ne suffit pas " à réduire le risque de dégradation de l'ensemble du patrimoine identifié en 2005 ". Pour les magistrats, "l'’état général des phares fait craindre des dépenses accrues d’entretien, voire des dépenses nouvelles lourdes de remise en état. La Cour estime que leur valorisation patrimoniale par le Conservatoire du littoral est loin d’être acquise faute de garanties juridiques et financières. Par ailleurs, l’occupation de certains sites par des associations sportives, culturelles et d’entraide doit être clarifiée. Enfin, la connaissance des sites et de leur valeur doit être améliorée ".

Un autre rapport, cette fois sur la signalisation maritime a été publié dans le courant de l’été. Il est signé Régine Bréhier, directrice des Affaires maritimes. Elle pointe notamment le système de balisage et demande la requalification de l'utilité de chaque bouée, celles qui sont nécessaires et celles qui ne sont que du confort.

Pour aller plus loin :

Le Parc marin d'Iroise fête les phares du 13 au 15 novembre

Les phares de France : tout savoir sur les phares, à voir et à visiter

Le musée des phares et balises de Ouessant

Les phares, patrimoine des côtes de France. Ministère de l'Ecologie