Grégory Moigne, le nouveau directeur très rock du lycée Diwan de Carhaix

Professeur d’histoire-géographie en breton, chercheur au Centre de recherche bretonne et celtique de l'UBO (université de Bretagne-Occidental) Grégory Moigne est devenu en septembre 2023 le directeur du lycée Diwan de Carhaix (29), le premier lycée en immersion en langue bretonne créé en 1997 et l'un des meilleurs lycées de France qui accueille 260 élèves et 26 professeurs.

Ce Douarneniste né dans l'océan pacifique est aussi un mordu de musique métal, de dark folk comme l'Américain King Dude et de punk costarmoricain comme Melmor. Responsable des 800 bénévoles du festival de musique Motocultor à Carhaix qu'il chouchoute avec attention, Grégory Moigne s'engageait déjà à 17 ans comme bénévole de concerts de Miossec et de la MJC de Douarnenez.

Le voyage a aussi largement façonné la carrière de Grégory Moigne : Italie ou Espagne (animateur culturel), Canada ou Syrie (enseignant dans le privé), avant de revenir aux études en 2020. Il a en effet enseigné au lycée français de Damas en 2020, un poste qu'il ne pouvait refuser en tant qu'historien, dit-il, vue la richesse archéologique de la région.

Jeudi 16 novembre 2023, c'était l'une de ses premières visites officielles en tant que directeur : Grégory Moigne recevait le ministre de l’Éducation de la Polynésie française qui compte 300 000 habitants dont la moitié parle le tahitien ou une langue de Polynésie. Ronny Teriipaia - accueilli par les lycéens bretons avec une gavotte - s'intéresse au fonctionnement de Diwan, à l'internat, à l'apprentissage et compte rendre obligatoire par l'enseignement immersif les langues régionales (aujourd'hui au primaire), tout au long de la scolarité de la maternelle à la terminale. Grégory Moigne qui a envie de revoir son île natale sait qu'il y sera bien accueilli !

Né en effet à Tahiti de parents Bretons, Grégory Moigne a grandi à Douarnenez entouré de tikis polynésiens, ces sculptures en bois traditionnelles. Il a entendu dès l'âge de trois ans le parler douarneniste dans la cité Penn sardin qui mêle mots bretons et expressions françaises calquées sur le breton, avant de suivre plus tard une formation longue en breton et de passer un master d’histoire, une thèse sur le druidisme des 18e et 19e siècles inspiré des druides de l'Antiquité.