La Lorraine c'est beau comme... le Fleuve Meuse

C'est un fleuve la Meuse

C’est l’une de nos trois rivières, avec la Moselle et la Meurthe. Encore que je dis rivière, mais c’est une erreur, une injustice, très fréquente d’ailleurs, parce que la Meuse c’est un fleuve. Ça n’est pas une de ces rivières qui se fond dans une autre, comme la Meurthe dans la Moselle, ou qui fini sa vie dans un fleuve, comme la Moselle dans le Rhin. Comme si, au final, elle refusait d’aller au bout de son chemin. Et que dirait on si nous faisions cela nous humain ? La Meuse est un fleuve qui traverse trois pays : France, Belgique et Pays Bas - 

Elle file son chemin la Meuse, elle ne rejoint personne avant la Mer

La Meuse, elle file son propre chemin, elle va tout droit, et c’est seul qu’elle se jette dans la mer. Mais comme ça n’est pas chez nous, comme le fait la Seine, la Garonne ou le Rhone, on ne la considère pas à sa juste valeur dans les livres français. Elle est moins vive que nos deux autres cours d’eau, mais c’est normal, elle part de beaucoup moins haut. Quand le Meurthe démarre sa course elle part de 1000 mètres, pas étonnant qu’elle déboule avec tant d’écumes avant d’arriver à Saint Dié. La Meuse, elle, démarre en Haute Marne, dans le Bassigny et pas bien haut puisqu’à 400 mètres. Et elle prend tout son temps pour traverser la département auquel elle a donné son nom et qu’elle embellit de son passage. Elle se cache aussi avant d’arriver, du côté de Bazoilles, par je ne sais quelle extravagance géologique, elle se met à couler sous terre. Ce qui fait qu’on se promène parfois sans le savoir sur la Meuse à pied. Elle ressort du côté de Neufchâteau, et on la comprend ce serait dommage de ne pas voir la ville qui est joli. Elle médite, peut être sur le destin, peut être sur la volonté des femmes, en passant tout près de la basilique du Bois Chenu, à Domremy la pucelle, ou Jeanne d’Arc faisait paître ses moutons sur ses berges.

Elle traverse le beau département qu'elle a nommé

Plus loin elle continue vers Commercy, elle boucle autour de Saint Mihiel la belle, elle continue plus loins vers Verdun qu’elle ennoblit en passant à travers la cité de si grande mémoire. Il faut avoir passé un début de soirée, à l’apéro, sur l’une des terrasses du quai de Londres pour savoir comme elle peut être belle, la Meuse, quand elle coule à Verdun. Ensuite elle nous quitte, elle part dans les Ardennes, et elle fini par se jeter dans la Mer, du côté de la Hollande, dans le Brabant. Elle a quelque chose de Meusien la Meuse dans le fond. Elle est discrete, modeste, elle n’en fait pas des tonnes, mais elle va au bout des choses. Au bout de son idée et de son destin. Comme les meusiens. Comme les Lorrains, qui comme chacun sait, ne lâchent rien.