"Ne croyez pas qu’on va vous laisser dormir tranquille, la crise agricole n'est pas finie" pour Jérôme Bayle

Au lendemain de la rencontre entre le président de la République et les représentants du monde agricole pour échanger sur les perspectives du secteur on a voulu prendre des nouvelles de celui qui a lancé la contestation en janvier dernier sur l’autoroute A64 à Carbone. Jérôme Bayle a répondu aux questions de France Bleu Occitanie.

Vous êtes éleveur bovin à Montesquieu-Volvestre, vous avez été parmi les premiers à vous mobiliser sur l’A64. Vous avez été attentif aux dernières réunions à Matignon ou l'Elysée ?

Oui, bien sûr : je suis toujours l'actualité et je suis toujours en contact avec le gouvernement pour faire en sorte que notre métier redevienne un métier d'importance et que les agriculteurs arrivent à vivre simplement de leur métier.

Vous avez eu l'impression qu'il y a eu une vraie écoute, ces derniers mois ?

Oui, la colère a démarré au sud de Toulouse, à Carbonne. Et on a jamais vu autant de ministres en si peu de temps en Haute-Garonne. Donc ça prouve qu’ils nous écoutent, qu'ils nous respectent. On a des réunions toutes les semaines avec l'administration pour essayer de faire avancer les choses et essayer de sortir de cette crise. Mais comme je le leur ai dit, ne croyez pas qu’on va vous laisser dormir tranquille sur vos deux oreilles : la crise de n'est pas finie, attendez-vous à ce que la colère remonte rapidement.

Le monde agricole a tout de même reçu des réponses : beaucoup d’aides ont été accordées, Emmanuel Macron a annoncé que la loi EGALIM serait revue et corrigée avant l'automne. Ce n'est pas suffisant ?

Le gouvernement actuel paye 40 ans de négligence agricole. Il y a 40 ans que toutes les lois qui sont faites dans le monde agricole vont contre l'agriculture. Donc ils ne vont pas inverser la courbe aussi rapidement. La France a une agriculture très diversifiée. On peut parler de la Haute-Garonne ou de la région Occitanie qui a une multitude de productions : au final, tout le monde n'y a pas trouvé son compte.

Retrouvez l'interview complète de Jérôme Bayle ci-dessus.