Le romancier de Brive Michel Peyramaure est décédé à l'âge de 101 ans

L'auteur de romans historiques Michel Peyramaure s'est éteint à l'âge de 101 ans dans la nuit de samedi à dimanche.
S'il fallait un adjectif pour qualifier l'écrivain briviste Michel Peyramaure, c'est bien prolixe. Au cours de sa carrière, ce briviste pure souche a publié plus d'une centaine d'ouvrages.

Michel Peyramaure, une vie dans les écrits

Il faut dire que Michel Peyramaure est quasiment né dans les livres. Son père était imprimeur, et c'est d'ailleurs à l'imprimerie familiale qu'il commence sa vie professionnelle durant la guerre. "Mon père voulait faire de moi son successeur, mais il se trompait ! Je n'avais pas envie d'être imprimeur, mais en revanche j'avais très envie d'écrire" racontait-il à France Bleu Limousin en février 2022 à l'occasion de l'émission spéciale de son centenaire.

Après quelques années passées à l'Ecole industrielle et dans l'atelier familial sur décision de son père, où il écrit déjà des poèmes, il quitte l'imprimerie de son père et se rapproche de plusieurs titres de la presse régionale pour devenir journaliste et écrire des article, notamment à La Montagne à Brive où ses chroniques ont laissé un souvenir indélébile.

L'année 1954 marquera un tournant dans la vie de Michel Peyramaure : cette année-là, il publie son premier roman, "Paradis entre quatre murs", aux éditions Laffont. Mais le succès se confirmera surtout avec "Le bal des Ribauds" en 1955. Ce livre marque aussi le début d'une longue série d'ouvrages historiques. Michel Peyramaure est passionné d'Histoire. L'auteur acquiert en effet une grande renommée pour ses romans historiques : "L'Orange de Noël", "La Passion cathare", "Les Prisonniers de Cabrera", "Le Roman des Croisades", mais aussi pour ses biographies de personnages illustres, comme Jeanne d'Arc, Henri IV, Napoléon et Sarah Bernhardt.

L'Ecole de Brive et les auteurs régionaux

Michel Peyramaure écrit aussi des romans qui le cantonneront dans la catégorie des auteurs dits de terroirs. Avec ses amis corréziens Claude Michelet et Denis Tillinac, il a fondé en1980 l'École de Brive, mouvement s'inscrivant dans la tradition du roman populaire du XIXe siècle. Il est aussi le co-fondateur de la Foire du livre de Brive , devenue un événement littéraire incontournable en France. La plupart des auteurs limousins reconnaissent en lui un véritable père littéraire, à l'instar de l'écrivain Jean-Guy Soumy, très proche de Michel Peyramaure.

Son roman "L'orange de Noël" et ses suites ont été adaptées en téléfilm (France 2) en 1996 et il avait été récompensé pour l'ensemble de son œuvre par le Grand Prix de littérature de la Société des Gens de Lettres en 1979.

Les réactions à Brive

La nouvelle du décès de Michel Peyramaure s'est vite répandue dans la cité gaillarde. Ses lecteurs, nombreux à Brive, rappellent qu'ils avaient l'habitude de le voir souvent, et notamment bien sûr à la Foire du Livre dont il n'a manqué aucune édition. "C'est une figure briviste. Ça va nous manquer pour Brive" dit Christian. Marguerite se dit triste elle aussi. "Il a eu le temps de faire ce qu'il voulait, ce qui l'intéressait et qu'on a beaucoup aimé. Moi j'ai beaucoup aimé Michel Peyramaure". Un sentiment partagé par le maire de Brive. Pour Frédéric Soulier Il était "comme un père, comme un grand-père" en rappelant que "c'est l'homme qui contribua à fonder la réputation nationale de notre ville".

Un homme d'une grande gentillesse

Christian Signol, son ami de l'École de Brive, rappelle lui quel grand écrivain il aura été, soulignant la qualité artistique de ses œuvres dans "lesquelles il ne se répétait pas" malgré leur nombre. L'auteur de la Rivière Espérance rappelle aussi combien Michel Peyramaure a été important pour lui au début de sa carrière. "Il m'aidait beaucoup par ses conseils, par sa présence et ses encouragements. Et aussi surtout par les articles de presse qu'il écrivait dans le journal La Montagne". "C'était un homme qui était incapable de la moindre méchanceté, de la moindre récriminations" ajoute Christian Signol en précisant qu'il ne s'est même jamais plaint auprès de ses éditeurs parisiens qui ne manifestaient pas toujours à son égard une grande reconnaissance. Ses ouvrages ont pourtant largement trouvé leur public comme le rappelle l'historien briviste Jean-Michel Valade qui souligne la qualité du travail de recherches qu'il a réalisé pour ses romans et essais historiques. "Il n'y a aucune période qui lui a échappé y compris la préhistoire puisqu'il a écrit notamment "La vallée des mammouths" qui est un roman pour adolescents"