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Championnats d'Europe d'athlétisme : le clan Kowal sur un petit nuage

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Champion d'Europe du 3000m steeple après la disqualification de Mahiedine Mekhissi, le Périgourdin Yoann Kowal ramène une médaille d'or malgré tout méritée d'après ses proches, après des échecs successifs aux championnats du monde à Daegu et aux Jeux olympiques de Londres.

Yoann Kowal après sa finale au micro de Nelson Monfort
Yoann Kowal après sa finale au micro de Nelson Monfort - France Télévisions

Oui Yoann Kowal est arrivé deuxième du 3000m steeple, devancé par Mahiedine Mekhissi qui a écrasé toute concurrence lors de la course. Oui Yoann Kowal est champion d'Europe de la discipline malgré lui (en 8'26"66). Mais n'allez pas dire que rien n’est mérité pour le licencié de l'entente Périgueux Sarlat Trélissac .

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Surtout pas à son oncle, Christian : "Pour moi cette médaille d’or c’est la cerise sur le gâteau. Dans l’esprit des gens qui ont vu la course, il n’a que la médaille d’argent. Mais ce que l’on retiendra sur les tablettes c’est qu’il est bien champion d’Europe. " Celui qui court régulièrement avec son neveu dans Périgueux est aujourd'hui fier. Et Christian a suivi la finale depuis un bar de Saint-Laurent-sur-Manoir avec les deux sœurs de Yoann, la femme de son entraîneur et les deux sœurs de Marianne la future femme de l'athlète : "On était très content quand il a accéléré dans la ligne droite. Il doublait les athlètes un par un et nous regardions l’arrivée comme si c’était une arrivée de chevaux de course dans un hippodrome. Ca été un grand moment " explique t-il.

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Christian Kowal, l'oncle, affiche fièrement les Unes de la presse dédiées à son neveu
Christian Kowal, l'oncle, affiche fièrement les Unes de la presse dédiées à son neveu © Radio France - Martin Cotta

Même si Yoann Kowal a un temps refusé de monter sur la première marche du podium, juste après avoir appris la disqualification de Mahiedine Mekhissi, le Périgourdin a été convaincu du contraire par un membre de la fédération. Car Yoann Kowal risquait de perdre sa place sur le podium malgré sa deuxième place .

En tout cas pour sa sœur aînée, Céline, le moment est intense et qu'importe la couleur de la médaille, la performance est bien là : "Je n’ai pas encore réalisé. Je lui ai même envoyé un sms au lendemain de la course pour vraiment être sûr qu’il avait bien récupéré la médaille d’or, car les jurés revenaient à chaque fois sur leur décision. Yoann m'a répondu : « hé pourquoi tu m’as pas envoyé de sms avant la course ? ». Mais habituellement il ne faut pas l’embêter, c'est pour cela que je ne l'ai pas fait.  Forcément là il avait gagné donc il était dans sa bonne vision (rires)."

"Moi je l'ai trouvé bien le geste de Mekhissi."
— Céline, la sœur aînée de Yoann Kowal

"Il a fait une médaille oui. Par la force des choses il est champion d’Europe mais sportivement j’ai du mal à donner un avis. Après il y aura forcément des mauvaises  langues et des commentaires négatifs sur mon frère mais bon c’est le jeu. Il n’a pas choisi la situation, ce n’est pas lui qui a fait appel " explique Céline.

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Sobriété, simplicité, générosité

C'est donc la consécration aujourd'hui pour un athlète qui a longtemps rongé son frein dans les plus grandes compétitions internationales d'athlétisme. En 2011, Kowal manque la finale du 3000m steeple pour 24 centièmes. Un an plus tard, aux Jeux Olympiques de Londres, l'athlète manque la finale pour le même nombre de centièmes. "Depuis le temps... " souffle son coach Patrick Petitbreuil, "*c'est une belle récompense pour lui. Être champion d'Europe ce n’est pas tous les jours, c'est même rare * " continue celui qui n'a jamais lâché son athlète depuis 2003, lorsque Yoann Kowal est arrivé de sa ville natale, Nogent-le-Rotrou à Périgueux, désormais son terrain de jeu.

D'ailleurs en Périgord, tous louent la simplicité et la générosité de l'athlète, loin de l'image de l'athlète solitaire, casque sur les oreilles et avare en mots. "Yoann est accessible. Je le vois beaucoup avec des petits qui viennent lui demander une dédicace. C’est quelqu’un d’agréable. Yoann a beaucoup donné et aujourd’hui il est récompensé " explique son oncle. "Il y a certains coureurs du dimanche qui se la pètent, mais pas Yoann alors qu’il est professionnel. Il a les pieds sur terre et sait aussi récompenser les personnes qui l’ont aidé ."

"Il y a certains coureurs du dimanche qui se la pètent, mais pas Yoann alors qu’il est professionnel"
— Christian, l'oncle de Yoann Kowal

Une générosité qui doit continuer d'être la marque de fabrique de ce bel athlète de 27 ans. Avant de reprendre la semaine prochaine la route de la compétition et un meeting en Angleterre à Birmingham, Yoann Kowal va devoir penser à un autre évènement, moins européen, plus intime : son mariage. Car l'athlète a fait les choses en grand au soir de sa finale dans le stade du Letzigrund.

Balayant la tribune du regard après sa 2e place, il se rua sur Marianne, sa copine, et lui confia la bague, fraîchement sortie de son short de compétition. Seules sa sophrologue et sa mère étaient au courant du plan. "Il avait demandé à sa mère l’autorisation " sourit la sœur aînée. Côté sportif, Yoann Kowal aura a coeur de réitérer sa performance de Zurich, en arrivant vraiment premier cette fois-ci. Pourquoi pas à Rio en 2016 pour les Jeux olympiques ?

Les J-O ? Yoann Kowal y pense t-il déjà à la vue de son tatouage ?
Les J-O ? Yoann Kowal y pense t-il déjà à la vue de son tatouage ? © Radio France - Martin Cotta
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