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Jeux olympiques de Pékin : Émilien Jacquelin, de la poursuite dans les idées

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À 26 ans le biathlète de Villard-de-Lans, Émilien Jacquelin, actuel 2e de la Coupe du monde, vise une médaille aux Jeux d'hiver de Pékin. Heureux et fier d'être là alors qu'il aurait pu jeter carabine et skis étant adolescent et qu'il a été victime d'une fracture du radius en août dernier.

Émilien Jacquelin à Ostersund en Novembre 2021 Émilien Jacquelin à Ostersund en Novembre 2021
Émilien Jacquelin à Ostersund en Novembre 2021 © Maxppp - Anders Wiklund

Émilien Jacquelin, 26 ans, né à Grenoble et licencié à Villard-de-Lans, fait, cette année, pleinement partie de l'équipe de France de biathlon aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin. Remplaçant il y a quatre ans à Pyeongchang (Corée du Sud), il a depuis gagné ses galons sur le circuit de la Coupe du monde, particulièrement dans les épreuves de poursuite. Il fait clairement le déplacement en Chine pour accrocher au moins une médaille. Une possibilité qui ne doit rien au hasard, mais beaucoup à la volonté affichée depuis son adolescence pour "se challenger tous les jours, vouloir être meilleur que soi-même et que la veille". 

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Des ambitions et la fierté d'emmener le Vercors avec lui à Pékin

"La chance que j'ai, explique Emilien Jacquelin, c'est qu'il y a quatre ans j'ai pu découvrir les Jeux et même participer au relais et à l'individuelle. Ça m'a permis de désacraliser le fait de courir ma première course olympique, donc, ces Jeux là, je vais y aller avec des ambitions et beaucoup moins ce regard enfantin. Je pense que ça va me permettre aussi d'être concentré plus facilement sur les courses et de rester professionnel". Avec, pour le pousser, les espoirs, les envies, les attentes de l'entourage et du Vercors. "C'est vraiment une joie et une immense fierté de représenter mon pays, d'où je viens, l'Isère, Villard-de-Lans... C'est une immense fierté d'avoir ce rôle-là".

Émilien Jacquelin à Oberhof en janvier 2022
Émilien Jacquelin à Oberhof en janvier 2022 © Maxppp - Hendrick Schmidt

Le Vercors à ski...

Le Vercors, Émilien Jacquelin y a grandi. Mis sur des skis dès l'âge de trois ans, il a commencé à suivre ses trois grand frères qui pratiquaient le fond. La carabine et le biathlon sont venus à l'adolescence, mais auraient pu tout aussi bien le quitter rapidement. Le jeune Émilien n'est pas forcément un bon biathlète. "Je n'étais pas un très bon tireur et, justement, c'est le fait de ne pas arriver à bien tirer, de se challenger tous les jours, de vouloir être meilleur que soi-même et que la veille, qui m'a donné envie de continuer dans ce sport".

... ou à vélo ?

Un autre sport aurait pu également accaparer Émilien Jacquelin : le cyclisme. "Petit, mon rêve le plus fou c'était de courir le Tour de France et de pouvoir porter le maillot jaune. En troisième, j'avais demandé à mes parents de sortir de la section ski de fond du collège de Villard-de-Lans et j'avais vraiment envie de continuer à fond dans le vélo". Le sort en décidera autrement. "J'avais contracté la mononucléose. Je m'étais sûrement trop entrainé. Et c'est là où je me suis dit que le destin me rappelait à l'ordre et que je n'étais pas fait pour le vélo, mais sûrement pour le ski". Émilien Jacquelin garde néanmoins une grande passion pour le vélo et ne manque pas une occasion de monter sur la bicyclette. Ce qui aurait, d'ailleurs, pu lui coûter sa place aux jeux de Pékin !

L'accident qui aurait pu tout faire capoter

Dimanche 1er août 2021. Sirdal, en Norvège. L'équipe de France de biathlon est en stage et fait ce jour-là une sortie vélo. Émilien fait une chute et se fracture le radius, un os de l'avant-bras. Opéré en Norvège, il est ensuite rapatrié pour les soins de suite et la rééducation. Il réussira à être prêt fin novembre pour le début de la coupe du monde en Suède. Comme il le dit lui-même : "c'était loin d'être gagné". "J'ai dû être immobilisé. J'ai pris beaucoup de retard sur la préparation mais, pour autant, je n'ai rien lâché, j'ai continué à croire en moi, j'ai énormément travaillé, j'ai vraiment mis les bouchées doubles pour atteindre l'objectif". Une saison qui a même très bien débutée.

Mi-décembre, Émilien Jacquelin remporte la mass-start au Grand Bornand
Mi-décembre, Émilien Jacquelin remporte la mass-start au Grand Bornand © Radio France - Gregory Yetchmeniza

Un caractère bien trempé

Une force de caractère qui a aussi son revers de médaille. Émilien Jacquelin peut être un peu... impulsif sur des skis ! Loin de ces athlètes "froids" qui semblent n'avoir aucune émotion, il est possible de le voir ou de l'entendre râler en course. De le voir s'énerver contre lui ou contre les éléments. Ce qui peut le desservir, évidemment, au moment de réaliser une performance sur les skis ou d'atteindre une cible de 45 mm, placée à 50 mètres. Un caractère bouillonnant, presque tempétueux "que je ne revendique pas, je ne vais pas dire que je suis fier de ce côté-là", explique Émilien Jacquelin. "M_ais je pense que mon émotion me permet d'avoir un supplément d'âme, de tenter des choses, d'oser, voilà, tirer vite, prendre des risques sur la piste..._". Mais en même temps, "ça peut être un défaut, quelque chose qui se retourne contre moi. Donc c'est à moi de lutter face à ça". Souhaitons donc qu'il n'ait que des émotions... positives à maîtriser en Chine.

La liste des athlètes français
La liste des athlètes français © Visactu
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