Supporters en colère, "joueurs affectés", le contexte est pesant pour le Racing avant son match à Lyon

"Dans le football, tout va très vite". Cette phrase, l'expérimenté Kevin Gameiro aime à la répéter régulièrement, lui qui a connu plus d'une période euphorique ou a contrario désespérante dans sa longue carrière. Pour le Racing, c'est allé en l'occurence très vite dans le mauvais sens.

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Après le huitième de finale de Coupe de France victorieux face au Havre (3-1) le mercredi 7 février, on pensait que les joueurs strasbourgeois allaient pouvoir aborder le cœur léger la rencontre des quarts de finale, trois semaines plus tard. Pas grand monde ne pouvait alors imaginer que le contexte serait, au contraire, très lourd.

Entre temps, les Strasbourgeois ont perdu trois matchs de Ligue 1, dont les deux dernier piteusement à la Meinau. Leur situation au classement s'est détériorée (plus que trois points d'avance sur Lorient, 16ème et barragiste). Et surtout, ils ont dû encaisser la colère de leurs supporters.

La colère froide des Ultra Boys 90

Face à Brest, lassés par la prestation catastrophique de leur équipe, les Ultra Boys 90 ont décidé de lever le camp. Ils ont cessé leurs encouragements, déployé plusieurs banderoles hostiles au propriétaire du club BlueCo et ont fini par quitter la tribune Ouest de la Meinau, après l'heure de jeu. Des scènes inédites depuis le retour dans l'élite du foot français en 2017.

"On a quitté la tribune pour envoyer un message clair à la direction et au propriétaire du club, explique Maxime, l'un des porte-parole des UB 90. Notre soutien ne peut pas être tenu pour acquis si les valeurs fondamentales du club sont négligées. Ça n'était pas une décision facile à prendre, car les joueurs sur le terrain ne sont pas forcément responsables de ce qu'il se passe au-dessus. Mais c'est une décision symbolique. Elle représente une profonde frustration et un ras-le-bol par rapport à la direction que prend le club. Depuis l'acquisition par BlueCo, on ressent une perte d'identité. On est sous la direction de personnes qui sont éloignées des réalités et des traditions de notre club, et qui menacent de réduire notre identité à une simple ligne dans un portefeuille d'investissements. Plus les semaines avancent, plus les inquiétudes deviennent réalités. Le mercato a été un des déclencheurs qui a fait qu'on a accentué cette protestation".

"On a besoin de nos supporters"

Le principal groupe de supporters du Racing réclame depuis quelques semaines désormais le départ de BlueCo. Cette fronde d'une partie du public n'a évidemment pas échappé à Patrick Vieira. "Bien sûr que ça nous affecte, les joueurs , le staff, moi, répond l'entraîneur strasbourgeois. Parce qu'on a envie de voir le Racing le plus haut possible. Le mécontentement des supporters est compréhensible, on n'est nous mêmes pas satisfaits de notre prestation. Maintenant, ce qu'il faut, c'est travailler avec de l'humilité, savoir faire le dos rond. On connaît l'amour des supporters pour ce club depuis des années. On est dans une situation difficile, on a besoin de nos supporters. Ce match de Coupe de France sera l'occasion de leur montrer que le groupe est toujours solidaire et qu'il a envie de gagner des matchs".

Près de 700 supporters du Racing à Lyon

Les joueurs du Racing devront se transcender ce mardi soir au Groupama Stadium pour contenir la fougue de Lyonnais en pleine forme (quatre victoires de suite en Ligue 1, l'exact bilan inverse des Strasbourgeois) et se qualifier pour les demi-finales de la Coupe de France. Ça serait une première depuis 2001, date du troisième et dernier sacre strasbourgeois dans la compétition.

Malgré leur mouvement de protestation de samedi, près de 700 supporters strasbourgeois encourageront leur équipe ce mardi soir à Lyon. Avec l'espoir de vibrer à nouveau pour leur Racing et de ne pas rentrer en Alsace à l'heure de jeu.