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"Il me donne une force énorme depuis qu'il est parti", témoigne l'ancienne confidente d'Emiliano Sala

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Confidente et "deuxième maman" d'Emiliano Sala, Marie-Jeanne Munos se livre à coeur ouvert, un an après le décès de l'ancien attaquant du FC Nantes dans le crash de son avion, et raconte son long et douloureux processus de deuil. Témoignage.

L'ancienne confidente d'Emiliano Sala, Marie-Jeanne Munos, range soigneusement les photos d'Emiliano Sala dans une boite à souvenirs.
L'ancienne confidente d'Emiliano Sala, Marie-Jeanne Munos, range soigneusement les photos d'Emiliano Sala dans une boite à souvenirs. © Radio France - Florian Cazzola

Lorsque Marie-Jeanne Munos ouvre la porte après que la sonnette a retenti, elle sait qu'elle a rendez-vous avec un journaliste, encore un, pour évoquer ses souvenirs de son "fils de cœur", Emiliano Sala, disparu le 21 janvier 2019 dans un accident d'avion au large de Guernesey. Pour l'occasion, elle a ouvert une pochette en papier kraft et a disposé quelques photos prises avec l'ancien attaquant des Canaris. 

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Quand ça ne va pas trop parce-que je ne peux plus lui parler, j'écoute des messages audio qu'Emiliano Sala m'envoyait sur Whats'app. Ça me rappelle un souvenir.

Au moment d'évoquer ce triste anniversaire, celle qui a été la confidente de l'Italo-Argentin, a toujours des sanglots dans la voix. Notamment quand elle se remonte le fil d'une année qui lui a paru durer dix ans. Mais elle affirme avoir franchi "un pallier, une étape" sur le long chemin du deuil

Après les hommages, le temps du deuil

Le calendrier du FC Nantes avec la photo d'Emiliano Sala trône toujours sur un des meubles de son salon. Dans cette grande pièce traversée par la lumière, Marie-Jeanne a également collé quelques articles de journaux qui retracent sa relation avec le joueur arrivé à Nantes en juillet 2015. Ils sont discrètement accrochés sur le côté d'un meuble, impossibles à voir pour ceux qui n'en connaissent pas la position. 

"Quand je suis un petit peu triste, quand ça ne va pas trop parce-que je ne peux plus lui parler, j'écoute des messages audio qu'Emiliano Sala m'envoyait sur Whats'app, explique la femme de 68 ans. J'en prends un, au hasard, et j'écoute sa voix. Ça me rappelle un souvenir," poursuit-elle en remontant le fil de trois années de discussions quotidiennes.  

Présente sur les réseaux sociaux, Marie-Jeanne Munos salue les hommages rendus "pratiquement chaque jour que Dieu fait". Mais après ceux qui seront organisés lors de la rencontre face à Bordeaux, ce dimanche après-midi, elle souhaiterait qu'ils s'espacent un peu plus. "Ça fait quand même beaucoup, affirme celle qui débriefait tous les matchs avec "Emi" après les avoir écoutés sur France Bleu Loire Océan. C'est violent au bout d'un moment."

"Mon but aujourd'hui, c'est de lui rendre hommage"

Pas épargnée par la vie, cette femme "forte et avec la positive attitude" est franche. Elle n'a pas encore fait le deuil de la disparition du joueur qui aurait fêté ses 30 ans en octobre dernier et elle le dit avec des trémolos dans la voix : "J'ai un petit peu calmé le jeu sur les photos mais tout le reste, c'est vrai que je suis un peu tous les jours dedans, avoue-t-elle. Je communique souvent avec la sœur d'Emiliano, avec Lydie Roussel, la coiffeuse d'Emiliano et Jean-Philippe, son mari."

Même absent, elle assure que celui qui a grandi à Progreso, en Argentine, lui "donne une force ! C'est inimaginable". "C'est énorme la force qu'il me donne depuis qu'il est parti", répète-t-elle à trois reprises. Depuis que je le connaissais, j'avais l'impression d'avoir un nouveau but dans ma vie et peut-être qu'à présent, c'est de lui rendre hommage.

Jamais très loin de ses photos conservées comme un trésor et consultées les jours où elle broie du noir, Marie-Jeanne Munos affirme aujourd'hui avoir franchi un "super pallier" et ne plus se sentir dans cette "grande souffrance" quelle a tant connu ces derniers mois.  

Marie-Jeanne Munos conserve précieusement ses souvenirs avec l'ancien attaquant du FC Nantes, Emiliano Sala.
Marie-Jeanne Munos conserve précieusement ses souvenirs avec l'ancien attaquant du FC Nantes, Emiliano Sala. © Radio France - Florian Cazzola

Panser les plaies par l'écriture

Elle conserve néanmoins certaines habitudes. Elle se rend très régulièrement en pèlerinage, à cinq petits kilomètres de son domicile, dans la chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Joies, à Gétigné. Quand Emiliano Sala venait lui rendre visite, une à deux fois par mois, les deux pratiquants allaient y réciter une prière. "Maintenant, j'y vais seule mais ça me permet de me connecter à lui", détaille-t-elle.

Proches très vite après la signature de l'attaquant sur les bords de l'ordre, Marie-Jeanne et Emiliano adoraient se raconter des banalités. Celles qu'un fils partage avec sa mère. "Toute son intimité, en France, il n'a pu en parler qu'à moi", rembobine-t-elle. Un an après le décès du numéro neuf des Jaunes et Verts, Marie-Jeanne Munos l'assure, elle va écrire un livre pour raconter "la relation merveilleuse qui était la leur". Un moyen aussi de surmonter la perte d'un membre de sa famille. 

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