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Girondins de Bordeaux : "La magie s'est arrêtée quand le club a quitté Lescure" pour nos anciens commentateurs

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Après la descente en Ligue 2 actée pour les Girondins de Bordeaux, les anciens commentateurs de France Bleu Gironde ont partagé leurs souvenirs et leur regard, ce lundi matin, sur notre antenne. Tous pointent la perte d'identité du club comme point de bascule de sa déliquescence.

Les Girondins de Bordeaux en 1999, lors du titre de champion de France. Les Girondins de Bordeaux en 1999, lors du titre de champion de France.
Les Girondins de Bordeaux en 1999, lors du titre de champion de France. © AFP - DERRICK CEYRAC / AFP

Les supporters des Girondins de Bordeaux ont le cœur lourd ce lundi après la descente en Ligue 2, officialisée ce week-end à Brest. Pour les anciens joueurs interrogés, le club n'est pas à sa place en deuxième division. Les Marine et Blanc n'avaient pas connu de descente depuis 1992 où le club avait été relégué administrativement. Ce lundi matin, les anciens commentateurs des Girondins de Bordeaux sur France Bleu Gironde se sont succédés au micro pour évoquer leurs souvenirs mais aussi une certaine nostalgie d'une époque largement révolue pour ce monument du football français.

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À cela s'ajoutent "l'amertume et la sensation que c'était écrit d'avance et que l'on était sur une forme d'acharnement thérapeutique depuis quelques saisons", pour Tony Selliez. Désormais rédacteur en chef de France Bleu Gard Lozère à Nîmes, il a commenté les Girondins de Bordeaux de 2002 à 2008 et a vu le club soulever deux coupes de la Ligue. Il a aussi commenté les matchs de l'OM pendant 10 ans et selon lui, la première fêlure est apparue lors du changement de stade : "La magie des Girondins s'est arrêtée quand le club a quitté le Parc Lescure. Je suis retourné dans le nouveau stade en suivant l'Olympique de Marseille et ce n'était plus le même club ni la même ambiance."

L'apothéose, c'est en 1999 avec le titre et le retour au stade avec la fête à trois heures du matin, du monde partout - Béatrice Dugué

Béatrice Dugué, commentatrice de 1995 à 1999, souscrit à cette analyse et pointe un stade "trop grand et sans ambiance même si les Ultras restent bien présents". Elle reconnaît avoir eu la chance de commenter la période faste du club : "Je n'ai eu que du bon avec les Girondins de Bordeaux !" Entre la finale de coupe de l'UEFA - et forcément l'incroyable double confrontation face au Milan AC en demi - et le titre de champion de France en 1999, celle qui est désormais reporter à France Inter se souvient d'une soirée mémorable au Stade Chaban-Delmas. "L'apothéose, c'est en 1999 avec le titre et le retour au stade avec la fête à trois heures du matin, du monde partout."

L'indifférence générale en Gironde et en France

Mais depuis quelques saisons, les Girondins de Bordeaux coulent progressivement au classement mais aussi dans l'estime des amoureux de foot. Yvan Plantey, commentateur lors des deux dernières saisons (2021 et 2022), remarque une certaine indifférence au niveau local mais aussi en France : "Toutes les conditions d'un désamour profond pour les Girondins ont été rendues possibles. On a ce stade sans histoire et qui n'évoque rien, un club de rugby - l'Union Bordeaux-Bègles - qui fonctionne et s'appuie sur des valeurs girondines. Au niveau national, on est devenu le paillasson de la Ligue 1 aux yeux de tout le monde mais j'ai vu des gens prendre du plaisir à voir les Girondins sombrer."

Je me souviens d'une engueulade avec Triaud en conférence de presse où c'était très tendu [...] On s'est revu cinq minutes après et il a éclaté de rire - Tony Selliez

Là où l'UBB a su créer un esprit famille, Richard Place, commentateur entre 1999 et 2002, assure qu'il n'était "déjà plus là à [mon époque] chez les Girondins de Bordeaux. Il n'y a pas de place pour cet esprit famille en Ligue 1". Son successeur Tony Selliez estime que Jean-Louis Triaud (président de 1996 à 2017) incarnait cela : "Il avait cet esprit, savait doser et prendre du recul quand c'était nécessaire. Je me souviens d'une engueulade avec Triaud en conférence de presse où c'était très tendu. Il s'était fait alpaguer par plusieurs journalistes après une série de mauvais résultats. On s'est revu cinq minutes après et il a éclaté de rire en disant que c'était du cinéma."

Tony Selliez relativise et rappelle qu'il ne suffit pas de placer un président bordelais pour résoudre tous les maux du club. En tout cas, les supporters réclament instamment à Gérard Lopez, le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux, de déléguer une partie de ses pouvoirs à quelqu'un qui serait plus souvent au Haillan que lui. L'homme d'affaires pourrait bien se pencher sur cette option mais il doit d'abord passer l'étape de la validation financière par la DNCG dans un mois.

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