Football : le CSSA relégué en régionale 1, et maintenant ?

Ce mardi 4 juillet, la Direction nationale du contrôle de gestion des clubs amateurs (DNCG) , instance de la Fédération française de football, décidait d'exclure le CS Sedan-Ardennes des championnats nationaux en raison de sa situation financière. Après le choc de l'annonce, quel avenir est encore possible pour le club ?

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Une piste de reprise toujours active et une coopérative de supporters

La sanction prononcée par la DNCG n'est pas définitive. Un recours auprès du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) pour avis consultatif et une saisine du tribunal administratif pour casser la décision sont encore possibles. À condition de présenter les garanties financières nécessaires pour avoir une chance d'obtenir gain de cause.

En l'occurence, il manque 700 000 euros de capitaux pour combler le passif du club et il faut réunir environ 1,5 million d'euro pour construire la saison prochaine. Ces dernières semaines, deux pistes sérieuses de reprise se sont manifestées. La première émane d'un ancien sénateur socialiste reconverti dans les affaires dans le Nord de la France. La seconde fédère plusieurs investisseurs ardennais autour de Francis Roumy, ancien président du CSSA et entrepreneur déjà condamné pour escroquerie et abus de biens sociaux. Cette seconde piste était encore active et des échanges étaient encore engagés dans l'après-midi de ce mercredi 5 juillet, afin de tenter de monter un dossier de reprise en National 2.

Parallèlement, des supporters vert et rouge proposent de monter une coopérative sous la forme d'une SCIC afin d'éviter la liquidation du club et lancent un appel aux bonnes volontés. Chaque supporteur engagé détiendrait une part du club. Cette formule baptisée "socio" existe déjà en Amérique latine mais aussi au FC Barcelone ou encore à Bastia. À l'initiative de l'idée, Julien Collinet, président des Young Boys de Sedan, précise qu'" un repreneur local, investi et fiable reste la solution privilégiée ". Cette formule de coopérative où les associés contrôleraient le club à parts égales reste un plan B.

Le calendrier est serré car la composition des championnats doit tomber mi-juillet. Si ces pistes pour redémarrer en National échouent, la Ligue de football du Grand-Est devra statuer sur la division dans laquelle évoluera le CSSA la saison prochaine. Ce sera vraisemblablement la régional 1, le niveau de l'équipe réserve. Mais sur le papier, cela peut aussi être la régional 2 ou 3.

Entraîneur et joueurs quittent le navire

L'entraîneur Olivier Saragaglia l'avait déjà annoncé avant la décision de la DNCG : en cas de relégation en Nationale 2, il ne serait plus l'entraîneur du CSSA. Avec la descente en Régionale 1, Olivier Saragaglia se considère maintenant comme "un coach au chômage". Malgré quelques pistes pour rebondir sur un autre banc, aucune n'a été concluante.

Pendant son interview à France Bleu Champagne-Ardenne, l'entraîneur de 52 ans ne cesse de répéter : "Je n'en sais pas plus que vous." Pour preuve, la décision de la DNCG, il l'a apprise par les réseaux sociaux et les médias. "Mes joueurs m'appellent pour connaître la suite… Je n'en sais rien. Je n'ai pas reçu de message de Marc Dubois depuis."

Les joueurs justement, d'après Olivier Saragaglia : "Aucun ne restera si le club joue en R1. On est tous dans la même situation : au chômage.". Les départs de Mohamed Fahdloun, Anthony Rogie, Oussama Abdeljelil, Valentin Vanbaleghem, Alexandre Ramalingom, Xavier Lenogue et Guillaume Khous sont déjà annoncés.

Quel avenir pour l'école de foot ?

Indépendamment du club, le CSSA, c'est aussi une association qui survivra à un éventuel dépôt de bilan. Son rôle est de former les jeunes. Elle compte 450 apprentis footballeurs et 14 équipes de jeunes.

En cas de dépôt de bilan, le centre d'entraînement de Montvillers, à Bazeilles, resterait a priori la propriété de Marc Dubois par l'intermédiaire de la société SDTDM. Et l'association ne pourrait vraisemblablement plus se permettre de s'acquitter des loyers.

En conférence de presse ce mercredi 5 juillet, le maire de Sedan, Didier Herbillon a indiqué que des investissements étaient envisagés pour déménager l'école de foot de Bazeilles à Sedan. "Le club, ce n'est pas qu'une équipe première. C'est aussi c'est aussi un rôle social, donc c'est aussi notre devoir de prévoir", insiste Didier Herbillon. Le projet consiste à financer l'installation d'un terrain synthétique juste à côté du stade Dugauguez, à l'emplacement de l'ancien stade Albeau. Les autres terrains de la ville (stade Michel Charlot, stade André Victor) continueraient également d'accueillir des entraînements.

Quant aux matchs de l'équipe première, même en Régionale 1, ils se tiendraient toujours au stade Dugauguez de 24 000 places. Même si l'équipement s'en trouverait surdimensionné, la ville souhaite que le stade continue de vivre, les frais engagés pour son entretien restant comparables, qu'il soit vide ou occupé.