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FC Nantes : l’incroyable trajectoire de Benjamin Charier, de Twitter à recruteur pour l’OM

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Le confinement a changé sa vie. En janvier, Benjamin Charier intègre la cellule de recrutement de l’OM, prochain adversaire du FC Nantes ce mercredi soir. Vidéaste dans sa vie d’avant, cet Herblinois a tout plaqué pour vivre de sa passion. Portrait d'un autodidacte à la trajectoire fulgurante.

Originaire de Saint-Herblain, Benjamin Charier, vidéaste de formation, est devenu recruteur pour l'Olympique de Marseille, le 1er janvier dernier. Originaire de Saint-Herblain, Benjamin Charier, vidéaste de formation, est devenu recruteur pour l'Olympique de Marseille, le 1er janvier dernier.
Originaire de Saint-Herblain, Benjamin Charier, vidéaste de formation, est devenu recruteur pour l'Olympique de Marseille, le 1er janvier dernier. - DR

Mars 2020. La France se met sous cloche. Benjamin Charier, vidéaste-photographe dans une entreprise nantaise est contraint de s’arrêter de travailler. "Comme beaucoup de Français il a fallu que je trouve des activités internes à mon foyer lors du Covid, confie le jeune trentenaire. Pour moi ça n’a pas été de faire du pain mais plutôt de comprendre le foot." Il lance alors un compte Twitter. Il cartonne. Plaque son boulot pour lancer son agence de conseil pour "acteurs du sport", comme il dit. Et tape dans l’œil de l’Olympique de Marseille, futur adversaire du FC Nantes, ce mercredi soir. Portrait d’un autodidacte à la trajectoire fulgurante.

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Un boulimique de football en quête de savoir 

Marseille, il connaissait déjà. Le Vieux-Port, le Panier, la Canebière et bien sûr le Vélodrome. "J’avais fait mes études dans la région pendant trois ans et j’étais donc forcément allé au stade, puise Benjamin Charier dans ses souvenirs. J’ai même fait mon mémoire de DUT en urbanisme sur le stade Vélodrome et sur la sociologie des supporters de l’OM." Une parenthèse que le natif de Preux ne pensait pas un jour rouvrir. A la fin de ses études, il rentre au bercail et se réalise en embrassant une carrière de vidéaste-photographe dans une entreprise nantaise. Jusqu’à l’arrivée du coronavirus dans nos vies, donc. 

Aujourd'hui encore, quand je dois dire que je bosse à l’OM, j’ai l’impression que c’est faux.

"Je me suis rendu compte que je regardais une dizaine de matches par semaine depuis de nombreuses années sans nécessairement comprendre ce sport, raconte-t-il sans complexe. J’ai donc essayé de lire, regarder les matches différemment, écouter des podcasts pour tenter de mieux comprendre les structures collectives et les écosystèmes". A la différence d’autres passionnés, Benjamin Charier ne veut pas garder ça pour lui. Il crée donc le compte Twitter "Tacompo" et publie notamment des analyses tactiques des formations de Ligue 1. "Je me suis beaucoup amusé à faire cela, rembobine l’homme de 32 ans. En plus, ça a fonctionné assez rapidement. Non pas que ce que je faisais était très érudit mais je pense que cela a comblé un vide parce que les analyses un peu plus holistiques et un peu plus collectives ne sont pas forcément dominantes dans le paysage audiovisuel français."

"C’est la première fois que je n’ai pas besoin de réveil pour me lever"

Agréablement surpris de l’intérêt que ses publications suscitent, l’homme prend alors son courage à deux pieds. Il quitte son entreprise et développe une agence de conseils à destination des joueurs, entraîneurs ou encore agents pour les aiguiller au travers de datas et de vidéos. Et tout s’enchaîne. L’Olympique de Marseille le repère et lui propose un contrat de "Technical scouting", autrement dit, de recruteur, le 1er janvier 2022. Le jackpot. "Je n’ai même pas envie de dire que c’est un rêve parce que je ne suis jamais allé aussi loin que rêver de cela, glisse-t-il. Aujourd’hui encore, quand je dois dire que je bosse à l’OM, j’ai l’impression que c’est faux. Je n’ai pas encore tout à fait réalisé. Chaque fois que je passe le portail de la Commanderie j’ai une petite émotion."

Traverser la rue, aller chercher sa baguette et voir que le fruit de son travail va créer autant de bonheur chez les gens, c’est génial de contribuer à ça.

Affable lorsqu’il s’agit de parler de football, Benjamin Charier mesure la chance qui est la sienne. Et la rapidité avec laquelle il a gravi les marches. "C’est pour ça que j’essaie de rendre toute la confiance qu’on m’a accordée, tient-il à préciser. Je fais tout pour rester dans ce milieu-là parce que j’ai une chance inouïe. C’est la première fois de ma vie où je n’ai pas besoin de réveil pour me lever. Traverser la rue, aller chercher sa baguette, observer les gens qui ne savent pas que je bosse pour l’OM et voir que le fruit de son travail va créer autant de bonheur, c’est génial de contribuer à ça." L’émerveillement d’un fou de foot qui n’aspire qu’à continuer d’apprendre et surtout, profiter de ce présent qui lui permet de vivre de son amour pour le ballon dans une ville qui ne jure que par l’OM. Et la Bonne Mère.

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