FC Metz : la montée en Ligue 1 vue par les supporters

Ils sont une petite cinquantaine réunis, ce vendredi soir, au restaurant le Sport Palace, au cœur des tribunes du stade St-Symphorien, pour vivre le match du FC Metz à Lens. Un match décisif pour valider la montée en Ligue 1 du club à la croix de Lorraine. Le maillot grenat est de sortie, au même titre que l'optimisme : "il ne faut vraiment pas se louper, assure Thibaut, qui est venu avec son beau-père. Un point ça suffit et je pense qu'on l'aura !" Des applaudissement retentissent alors qu'apparaissent les joueurs messins sur le grand écran du restaurant. Puis la partie s'engage.

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Et dès la 8è minute de la partie, toute la salle est douchée par le but lensois. "Là ça devient plus que dur, assène Thibaut. D'autant que le Havre mène, pour l'instant on est toujours à +4. Mais ça peut encore changer. On va prier ! Avec un peu de chance on monte, c'est mal parti, mais on va y croire !" En effet, c'est l'autre enjeu de la soirée : il ne faut pas que Le Havre, dernier club à pouvoir encore barrer la route du FC Metz, fasse un carton face à Bourg-Peronnas. Sauf que les Messins ne sont pas dans un de leurs grands soirs. La possession est pour les Nordistes, les occasions s'enchainent. Toute la salle reste bouche bée.

Pendant le dernier quart d'heure, l'atmosphère devient "irrespirable"

Sur les visages, on sent le stress monter petit à petit, au fur et à mesure que les minutes défilent. D'autant que tout le monde a aussi les yeux vissés sur le score des Normands. A chaque nouveau but inscrit par les Havrais, les sourires s'effacent, les traits se tirent. A 10 minutes de la fin de la partie, Metz est toujours mené 1-0 et Le Havre, de son côté, caracole à 5-0. Joël a le cœur qui palpite : "ça fait 40 ans que je suis le FC Metz et je n'ai jamais vécu une chose pareille. Je ne pensais pas que je pourrais vivre un match aussi intensément."

Tout en gardant un œil sur le stade Bollaert, tous les supporters présents fixent attentivement l'autre écran, celui que le patron du restaurant a allumé pour diffuser le match du Havre. Les jurons pleuvent, les cris aussi. Tant et si bien que quand arrivent les arrêts de jeu, tout le monde s'est désintéressé du match des Grenats et ne suit plus que la rencontre du Havre. Seul Patrick est fidèle aux Messins : "on ne joue pas bien, c'est tout ! Le Havre ça n'est pas important, il ne faut pas regarder leur score. Nous on devait faire notre match et on ne l'a pas fait." Thibaut, lui, est carrément résigné : "on ne va pas monter, ça n'est pas possible. Si Le Havre marque un 6è but (synonyme de maintien en Ligue 2 pour les Grenats)... non, je ne peux pas y croire !"

Qui ne saute pas est un Nancéen

Gauthier, lui, a même décidé de quitter le restaurant : "je ne peux pas regarder le match, je suis trop tendu. C'est irrespirable, c'est à l'image de la saison du FC Metz au final : bizarre et passionnant." Et puis arrive le soulagement, le coup de sifflet final. Metz s'incline 1-0, Le Havre s'impose 5-0 : pas suffisant pour inverser la tendance, les Grenats sont en Ligue 1. Et la salle exulte.

"Je le savais, j'avais un pressentiment", se réjouit Nicole. "Ce qui compte ce soir, c'est la montée", renchérit Louis. Pour Mounir, "c'était vraiment le match le plus stressant de la saison. C'est vraiment une fin magnifique et je remercie sincèrement les joueurs pour toutes les émotions qu'ils nous ont procurées." Des chants de supporters commencent à résonner, à l'initiative notamment de Patrick. Et Thibaut, lui, se projette déjà dans l'avenir : "il faudra concrétiser tout ça l'an prochain pour ne surtout pas faire les mêmes erreurs que l'année dernière !"