Après la montée de l'AJA en Ligue 1, Baptiste Malherbe salue "l'esprit de village gaulois des supporters"

Certes, il reste encore deux journées et deux matchs : contre Amiens et contre Saint-Étienne, mais la probabilité que les scores soient renversés est si faible, que le retour de l'AJ Auxerre en Ligue 1 est quasiment assuré après leur victoire, 2 à 0, samedi, face au Paris-FC. Ce lundi, la remontée de l'AJA dans l'élite est LE principal suet de conversation dans l'Yonne. De quoi rendre fier le président exécutif du club, Baptiste Malherbe. Il était l'invité de France Bleu Auxerre ce lundi matin. Interview.

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France Bleu Auxerre : quelle fierté, on imagine, en tant que dirigeant, de regoûter à la Ligue 1, une saison après la descente ?

Baptiste Malherbe : C'est une performance assez rare, j'ai envie de dire exceptionnelle, parce que c'est très difficile de monter. C'est très difficile de monter après une descente. Le monde du foot le reconnaît. Et puis, c'est encore plus difficile d'assurer cette montée à deux journées de la fin.

Cet engouement et cette osmose entre le public, les joueurs, le staff et l'ensemble du club, c'est ça qui donne sûrement le plus de satisfaction pour un dirigeant ?

Ça tient à beaucoup de détails, le sport de haut niveau : il y a la compétence du staff, la compétence des joueurs, il y a tout un club qui a bien travaillé. Mais en effet, ça repose surtout sur cette unité, cette osmose. Je pense que si on n'a pas ça, on ne rivalise pas avec les grosses écuries qu'il y a même en Ligue 2 aujourd'hui. Parce que le sport professionnel est très compétitif, qu'on voit des Saint-Étienne, des Bordeaux, etc.. en Ligue 2. [...] Et heureusement qu'il y a cet esprit de village gaulois, cet esprit très soudé avec les supporters, qui fait toute la différence. Depuis trois ans, on vit trois saisons assez exceptionnelles !! Même si l'année dernière, on a échoué de de peu de points -et ça, ça m'a laissé une cicatrice-, on l'efface quelque part cette année avec eux, avec cette belle montée.

Le travail exceptionnel de Christophe Pélissier et de son staff

C'est également la troisième montée dans la carrière du coach Christophe Pélissier. Vous saviez que ce serait lui finalement le facteur X, quand vous êtes allés le chercher il y a un an et demi ?

La rencontre a été belle ! Avec James Zhou [Ancien président de l'AJ Auxerre NDLR], on a été vite convaincus. C'est quelqu'un qui colle vraiment au club. En fait, c'est quelqu'un qui a connu le monde amateur, qui a souvent performé, qui a beaucoup de valeurs humaines, qui a des valeurs qui nous correspondent en termes de pragmatisme, de travail, d'humilité etc. Franchement, j'étais vraiment satisfait le jour où il a rappelé pour me dire qu'il acceptait et qu'il était déterminé sur ce projet là. Il a, en plus, dû affronter la descente, parce qu'il l'avait jamais connu dans sa carrière ! Il avait toujours performé. Il faut saluer aussi sa réaction. Il a pris quelques jours de réflexion et s'est mobilisé avec un projet ambitieux qui l'a porté et il n'a pas dévié. Tout au long de la saison, il a fait un travail assez exceptionnel avec son staff, qui le suit depuis un moment. Ils ont beaucoup, beaucoup travaillé pour arriver à ces performances là.

Est-ce que vous y croyiez, à cette remontée dans l'élite, en début de saison ?

Honnêtement, nous, on était parti pour faire un top 5. Ce serait déjà bien après une descente ! Et puis, je vous avoue que, dès la fin août, j'ai dit "Vu comment ça joue..." Les résultats n'étaient pas là au départ. On a eu un démarrage de diesel cette saison. Ça n'a pas été simple tous les jours. On a dû, dès le début, remobiliser tout le monde. Il y avait peut-être un peu de doute aussi après une descente. Mais on sentait dans la qualité de jeu, dans l'état d'esprit qu'il se passait quelque chose. On sentait aussi que le public était resté en nombre puisqu'on était à 10.000 abonnés ! Et ça, ça a tout de suite donné une belle énergie. On s'est vite placés quand même dans le top cinq. Et puis, je me suis dit finalement, c'est pas le top 5, c'est le top 2 qu'on vise. Et puis, il y a quelques semaines encore qu'on était là bas, maintenant, c'était le titre de champion...

"Il faut saluer le public et son comportement !"

Un mot sur les supporters, Baptiste Malherbe, qui ont mis amené une ambiance de plus en plus exceptionnelle depuis deux ans ! Is vont pouvoir envahir le terrain le 17 mai contre Concarneau pour fêter tout ça. Il fallait pas le faire ce week-end ?

Non, ils ont fait ce qu'il fallait. Il faut saluer leur respect et leur éducation parce que je pense pour la fête, pour tout le monde, il ne fallait pas bouger ce week-end et attendre vraiment la fin du championnat. On était sous le coup d'une sanction, plus un sursis. Donc c'est très bien. Et là encore, pour moi, ça c'est l'AJA. Quand on voit ce public familial convivial, aucun incident, plus de 300 000 personnes accueillies dans l'année, aucun incident majeur. Quand on voit cette communion dans la convivialité, on voit toutes les générations : les jeunes, les âgés, et cætera... C'est ça, c'est l'AJA. C'est chouette ! On a parfois 1.000 supporters en déplacement, plus de 2.000 à Amiens, c'est incroyable ! En Ligue 2, on ne faisait pas ça, il y a quelques années. Donc oui, il faut saluer le public et son comportement !

"C'est tout un territoire qui monte !"

Et le 17 mai contre Concarneau, alors ? On prévoit quelque chose ?

J'entendais un de vos auditeurs demander s'il y aurait un petit feu d'artifice. J'espère juste que les collectivités vont apprendre qu'on monte et qu'on fait une belle saison et qu'il se passera quelque chose au niveau des collectivités parce que c'est tout un territoire qui monte. Je pense que ça va rayonner sur toute la ville, sur tout le département, sur la région. On a la chance d'avoir cette pépite à Auxerre, Ce club, c'est magnifique, donc tout le monde va en profiter ! C'est magnifique puisque que ça va attirer l'économie, ça va attirer le tourisme, ça va faire parler de l'AJA et c'est une vraie prouesse. On regarde la carte de la Ligue 1 avec les 17 villes auxquelles on sera confrontés. C'est exceptionnel qu'Auxerre soit encore là, en 2024, avec ses 35.000 habitants. Il faut ne jamais l'oublier.

Retour sur le match

Commentaires : Nicolas Fillon et Lucien Denis.