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Tour de France 2024 à l'Alpe d'Huez : un éclairage bienvenu pour le cyclisme féminin en Isère

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C'est officiel depuis ce mercredi 26 octobre : le Tour de France féminin 2024 aura son final en Isère à l'Alpe d'Huez. Une montée célèbre dans le monde entier du cyclisme qui devrait mettre en valeur un cyclisme féminin qui peine encore à séduire les jeunes filles et jeunes femmes du département.

Le peloton féminin du Tour de France - Illustration Le peloton féminin du Tour de France - Illustration
Le peloton féminin du Tour de France - Illustration © Radio France - Arthur Blanc

Alors que le Tour de France féminin 2024 connaitra son final à l'Alpe d'Huez le 18 août prochain, et que renaissent ce jeudi 26 octobre les Trois jours de Grenoble, après 9 ans d'interruption, nous faisons sur France Bleu Isère un état des lieux du cyclisme féminin dans le département. Le comité départemental espère bien surfer sur l'évènement "Tour de France", alors que les licenciéEs représentent actuellement environ 10% des effectifs. Entretien avec Marine Sevoz, vice-présidente du Comité Isère Cyclisme.

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France Bleu Isère - Tout d'abord Marine Sevoz, combien de filles et de femmes pratiquent le cyclisme en club dans le département ?

Marine Sevoz, vice-présidente du Comité Isère Cyclisme - Au niveau des licences cette année on est à 250 féminines environ sur le département pour 2000 licenciés au total. Pour donner un ordre d'idée, c'est une trentaine de plus qu'en 2022 et on pourrait dire depuis une dizaine d'années, on est à environ une cinquantaine de plus.

Et alors quelles disciplines pratiquent les filles? parce qu'il y a plusieurs spécialités : route, piste, cyclocross, VTT...

Oui, c'est ça, on a tout d'abord le cyclisme traditionnel qui compte la piste, la route et le cyclo cross. On a le VTT, le BMX et on a d'autres disciplines maintenant, qui sont un petit peu moins connues, comme le cyclisme artistique ou encore le polo vélo.

Et comment se répartissent finalement les pratiquantes en Isère ?

Principalement, les féminines en Isère sont sur le cyclisme traditionnel, donc la route, une partie, une petite dizaine font de la piste et après on pourrait dire que près de 70 font du VTT.

On voit de plus en plus de femmes sur la route quand on se promène le week-end. En club vous l'avez dit elles représentent environ 10% des effectifs. Qu'est ce qui pourrait faire que leur nombre augmente? Et à contrario, qu'est ce qui est un frein encore à la pratique du cyclisme chez les femmes ?

Alors chez les femmes, on a un problème, on va dire, c'est qu'on n'a pas confiance en nous. Donc on n'ose pas aller dans un club parce que pour l'instant, le vélo, c'est encore un sport très masculin. Avec l'arrivée du Tour de France Femmes, il y a beaucoup plus de jeunes femmes qui ont vu du vélo à la télé, qui se disent "mais pourquoi pas faire du vélo?" Donc au niveau des jeunes, on a un peu plus de licenciés. Dans les moins de quatorze ans, on va dire. Par contre, au niveau des femmes, au-dessus de 18 ans, c'est encore un petit peu compliqué parce qu'elles n'osent pas se lancer.

Alors qu'on peut commencer le vélo au-delà de 18 ans, il n'y a pas de souci et atteindre un certain niveau en club ?

Oui, bien sûr, tout à fait. Nous, on a connu dans mon entourage une féminine qui a commencé à 17 ans et qui est aujourd'hui un très bon niveau, dans les meilleures Françaises.

Et puis on connait tous une pratiquante qui à 64, bientôt 65 ans, est toujours dans les courses...

Tout à fait. Jeannie Longo.

Tout le monde n'est pas Jeannie Longo évidemment. Elle reste une exception. Les filles sont assez isolées en club vous l'avez dit, est-ce qu'il y a aussi un problème de courses ? De courses 100 % féminines ?

Effectivement, parce que du coup, contrairement aux hommes, les filles ont seulement des courses toutes catégories au niveau régional, C'est à dire que quand elles vont faire une course, on va mélanger les débutantes et les élites, donc les confirmées. Une débutante peut courir avec une professionnelle...

Et ça, ça peut décourager...

Tout à fait. Ça décourage de nombreuses féminines de la compétition, qui du coup ne vont pas reprendre de licence l'année suivante. Et donc le niveau des courses restera élevé et au final, les courses seront toujours difficiles.

Vous avez mis en place au niveau du comité de l'Isère, une équipe féminine qui va faire des courses au nom du département et du comité ?

C'est ça. En partant justement de ce constat que les féminines n'étaient pas nombreuses sur les courses, on s'est dit qu'on voulait créer un collectif féminin en Isère. Donc en fait, les filles restent licenciées dans leurs clubs et après nous, on les emmène sur certaines compétitions auxquelles elles souhaitent participer. On organise le déplacement et une course sous le même maillot pour pouvoir avoir une équipe. Ça permet de les motiver à faire le déplacement et également de partager les frais.

Une dernière question plus personnelle. Vous êtes vice-présidente du comité cyclisme. Vous avez 22 ans. Vous avez des sœurs qui courent également. Qui vous a donné le virus du vélo dans la famille ? C'est papa ou maman ?

C'est papa! Il est président du club, de mon club à Voiron et donc c'est lui qui m'a donné le virus du vélo.

Et donc vous le confirmer. Les filles peuvent aussi bien s'amuser dans le cyclisme ?

Oui oui, venez, on s'éclate !

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- - ASO
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