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Julien Deljarry fixe l'objectif pour la fin de saison: "Ne pas être européen serait une faute professionnelle"

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ENTRETIEN - C'est la reprise pour le MHB, après une première partie de saison ratée en championnat, quels objectifs, quelles ambitions, quelles attentes ? Le président du Montpellier Handball, Julien Deljarry, affiche la couleur.

Julien Deljarry, président du MHB Julien Deljarry, président du MHB
Julien Deljarry, président du MHB © Radio France - Pascale Viktory

Après un mois et demi d'arrêt, c'est la reprise pour le Montpellier Handball, en réussite en Ligue des Champions, distancé en championnat, c'est le moment de remettre les pendules à l'heure. Entretien avec le président Julien Deljarry.

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On débute une nouvelle année mais pas une nouvelle saison. Les compteurs ne sont pas remis à zéro. Est-ce que du coup, les ambitions changent ?

Les ambitions changent, oui et non. Dans la philosophie, on reste très ambitieux avec la volonté d'aller chercher une place européenne, avec la volonté d'aller chercher un titre qui est encore possible en Coupe de France et même en Ligue des champions. Pourquoi pas ? Mais évidemment, on ne peut pas remettre à zéro, mais par contre, on peut amener du changement. Ce ne sera pas un changement d'hommes, mais ce sera un changement de méthode. En tout cas, c'est ce que j'espère pour impulser une bonne dynamique, positive dans les résultats sportifs du club. 

C'est important ce que vous dites. Pas de changement d'hommes parce que forcément, quand un club n'a pas les résultats qu'on espérait qu'on attendait se pose parfois des questions de changements d'hommes. Ce n'est pas le cas à Montpellier. 

Ce n'est pas le cas à Montpellier, parce que pour le moment, on cherche à avoir de la stabilité. Parce qu'en plus, quand derrière, on est premier en Ligue des champions, quand on n'est pas loin de gagner une demi-finale en Coupe de la Ligue contre Nantes, toutes ces choses font qu'on peut nourrir des ambitions positives. Ça, c'est sûr. Maintenant, il faut quand même du changement parce qu'à côté de ça, il y a des résultats qui sont très mauvais en championnat et la Coupe de la Ligue, malgré tout qu'on a perdu. 

"Tous ces constats font qu'il faut du changement."

Mais c'est comme si vous me parlez des joueurs. Si aujourd'hui, vous me dites qu'il faut du changement de joueurs, je vais vous dire : oui, en championnat, mais non en Ligue des Champions. Ils sont premiers et personne ne fait mieux que nous en Europe. Il faut du changement, mais sûrement dans l'attitude et dans la capacité et la façon de travailler plus que dans les hommes.

Qu'attendez-vous de l'équipe pour la fin de saison, à minima ?

A minima, c'est d'accrocher une place européenne pour l'année prochaine, donc au minima, la cinquième place...

Aujourd'hui, on ne parle plus de Ligue des Champions pour l'année prochaine ? 

C'est difficile à jour J, c'est à dire qu'on est bien trop loin mais si dans six mois, dans quatre mois, on se retrouve à trois au quatre points de Nantes ou à deux points de Nantes à quatre journées de la fin. Oui, je vous en parlerai, mais il faut quand même rester lucide. Il faut rester humble. On est neuvième. Aujourd'hui, on est à trois points de la 4e place. C'est ça qui est palpable et qui est possible aujourd'hui. Évidemment qu'on va s'employer à ce qu'on grappille ces places petit à petit et le minimum du minimum, ce serait d'avoir une coupe européenne pour l'an prochain. Et quand même faire une très, très bonne figure en Coupe de France aussi. 

C'est quoi ? C'est une question d'image, de statut ? 

C'est une question si vous voulez, de vie ensemble. C'est à dire que depuis des années, on a l'habitude avec nos supporters, avec nos bénévoles, avec nos partenaires, tous nos actionnaires de vivre au niveau européen. Donc ça, c'est quelque chose que je ne voudrais jamais enlever. Pour moi, c'est un objectif qui est  inébranlable. On ne peut pas ne pas être européen. Ça  serait une faute professionnelle. Et là, par contre, oui, ça nécessiterait un réel chamboulement. On ne peut pas dire qu'on accueille des internationaux chez nous et jouer la neuvième place du championnat, ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas. Que ce soit pour les joueurs, pour le staff et même pour nous. Donc aujourd'hui, il s'agit de se retrousser les manches et aller chercher des victoires pour montrer que nos ambitions sont réalisables.

Le championnat  reprend ce week end. Quelque part, l'intermède Euro a permis de passer la vague Omicron. Vous allez pouvoir accueillir le public, sans jauge. 

Oui, oui, j'avais une inquiétude. Parce que au début, quand il a été annoncé sans jauge le lendemain, il y a eu une réunion au ministère des Sports qui disait qu' il y aurait une distanciation sociale. Pour moi, distanciation sociale, c'est une jauge. Du coup, le lendemain, j'avais la chance de rencontrer Gabriel Attal qui, que j'ai pu interpeller sur ce sujet là, qui m'a dit non qu'il n'y aurait pas de jauge. Dès l'après midi, on recevait un mail comme quoi il n'y aurait pas de distanciation sociale. Donc, on se retrouve tous ensemble avec un pass vaccinal, avec le masque, avec les conditions qui nous permettent d'être en sécurité, mais surtout de partager parce que c'est ça dont on a envie , besoin aujourd'hui. Et c'est ça qui est important. 

Alors, comme tout supporter de l'équipe de France, vous êtes déçu de voir les Bleus terminer au pied du podium à la 4e place, la médaille en chocolat. Vous étiez à la demi-finale à Budapest, comment l'avez-vous vécue ?

C'est mitigé quand même. Parce que oui, je suis français, mon cœur est français et franchement, c'est la médaille en chocolat et le chocolat est un peu amer, comme on dit. Mais quand même, il faut saluer la performance de l'équipe de France, un groupe en construction et beaucoup de changements sur ces dernières années. Ils ont su faire preuve de caractère à certains moments. On a vibré avec eux, notamment sur le match de qualification pour la demi-finale face au Danemark. On ne peut pas tout enlever, ce qui a été fait. De grandes performances ont été réalisées.  Donc honnêtement, je peux dire Bravo!

"Quand j'ai mes joueurs qui font des belles performances,  je suis heureux pour eux."

Maintenant, je reste quand même heureux parce que on n'a pas que la médaille en chocolat à Montpellier, on a la médaille d'or parce qu'on a deux jeunes joueurs suédois Lucas Pellas et Karl Wallinius qui sont allés chercher cette médaille d'or. Et aujourd'hui, je suis très fier pour eux, très fiers, déjà d'avoir ces joueurs dans notre effectif. Malheureusement, Karl et Lucas ont réalisé un grand match contre l'équipe de France, ce qui fait qu'ils sont allés en finale. Mais heureusement, ils sont allés jusqu'au bout, ce qui pourra un petit peu atténuer cette déception pour nos Bleus et surtout se dire qu'ici à Montpellier, on a aussi la médaille d'or. Je dirais même qu'à la demi-finale entre la France et la Suède.....Je devrais pas le dire, mais il y a quand même des fois ou sur des buts de Karl, je me suis levé... Aujourd'hui, oui, je suis français, mon cœur est français, mais aujourd'hui, mon club est plus important que le reste. Et quand j'ai mes joueurs qui font des belles performances,  je suis heureux pour eux et je serai toujours heureux pour mes joueurs avant tout. 

Qu'est ce que vous allez dire aux joueurs quand l'équipe sera au complet, quel message ?

Déjà, je vais d'abord laisser la place au staff puisque c'est eux qui gèrent le groupe et c'est eux qui avancent avec le groupe. Et ça, c'est important. Chacun à sa place, mais évidemment, je leur parlerai. L'important, c'est de faire comprendre qu'il faut que les choses avancent, mais sans se mettre la pression. On sait jouer au handball, on a des joueurs de grande qualité. Maintenant, il faut de l'implication à chaque match et si on a de l'implication à chaque match, on peut aller chercher des performances match après match. Le plaisir vient avec le résultat. 

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