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VIDÉO - Au coeur des Pyrénées, la déviation de Saint-Béat enfin relancée

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Sur la route de l'Espagne, dans les Pyrénées centrales, le chantier de la déviation de Saint-Béat vient de reprendre, après trois ans d'arrêt. La situation était ubuesque, avec un pont construit, mais sans route.

Le pont sur la Garonne était déjà construit, sur cette future déviation. Le pont sur la Garonne était déjà construit, sur cette future déviation.
Le pont sur la Garonne était déjà construit, sur cette future déviation. © Radio France - Mathieu FERRI

"C'est le chemin le plus court entre Toulouse et Lérida" rappelle le maire de Saint-Béat Thierry Haein. Et chaque jour, entre 400 et 800 camions traversent la commune, aux portes de l'Espagne. Un trafic "insoutenable" selon Thierry Haein, qui habite en bord de la route nationale, dans cette vallée encaissée des Pyrénées centrales, au sud de la Haute-Garonne. Ses vitres vibrent tous les jours devant le flux routier. Le chantier est donc d'importance, et les habitants du Haut-Comminges attendent la déviation avec impatience.

Thierry Haein, le maire de Saint-Béat-Lez (Haute-Garonne).
Thierry Haein, le maire de Saint-Béat-Lez (Haute-Garonne). © Radio France - Mathieu FERRI

Sur la RN125, les travaux de la déviation de Saint-Béat et d'Arlos ont repris début novembre. D'abord avec le déboisement et le débroussaillage, ensuite avec la création de la chaussée, à flanc de colline, le long de la Garonne encore toute jeune.

Une déviation à moitié terminée

C'est le chemin pour mettre fin à une situation ubuesque. Car en 2018, une partie de la déviation a été inaugurée, avec notamment le fameux tunnel, régulièrement fermé pour pannes informatiques. Sauf qu'après avoir emprunté ce premier tronçon, tous les véhicules, y compris les poids lourds, doivent bifurquer à la sortie du tunnel pour repasser dans une partie de Saint-Béat. Un peu plus loin, le nouveau pont sur la Garonne a pourtant été construit ! Mais sans la nouvelle route, officiellement par manque de financement.

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Vu l'encaissement de la vallée, vu le trafic, les habitants ont hâte qu'on en finisse, explique Dominique Boutonnet, le co-président du collectif "Vivre en vallée de Saint-Béat" : "Les gens en ont ras-le-bol de cette situation, et ça fait trente ans qu'on subit ! Trente ans qu'on nous promet une déviation...".

"Que les camions passent un peu plus loin, et qu'on ne les supporte plus !" - Dominique Boutonnet, co-président du collectif "Vivre en vallée de Saint-Béat"

La déviation va-t-elle amener encore plus de camions dans la vallée ?

Même si certains auraient préféré que le bitume épargne un peu la vallée, la majorité attend l'ouverture de la route, même si on ne fait que déplacer le problème reconnaît Dominique Boutonnet : "Ça veut dire ouvrir la vallée de façon encore plus forte aux camions... Ils ne vont peut-être plus passer dans les villages, mais ils vont continuer à passer dans la vallée, et ça va être un appel d'air. Mais nous sommes arrivés à un tel point de saturation qu'à choisir entre deux maux, et bien tant pis ! Que les camions passent un peu plus loin, et qu'on ne les supporte plus".

Dominique Boutonnet, du collectif "Vivre en vallée de Saint-Béat"
Dominique Boutonnet, du collectif "Vivre en vallée de Saint-Béat" © Radio France - Mathieu FERRI

L'homme à la moustache aurait cependant aimé qu'il y ait une réflexion plus large, à l'échelle des Pyrénées : "C'est vrai qu'on aurait pu réfléchir à d'autres modes de transports. Parce ce qui nous gêne, c'est le transport de marchandises sur des camions qui traversent les Pyrénées. Pas les touristes dans leurs voitures".

Le maire de Saint-Béat espère lui que cette déviation aura malgré tout un impact positif sur la fréquentation de sa commune, libérée du trafic routier international : "Que cette nouvelle route ne laisse que le meilleur à Saint-Béat et aux villages autour, c'est-à-dire les touristes, pas les camions". Fin des travaux prévue en 2024... si tout va bien.

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