Pont de Tasdon : "Le Ministre m'a proposé que l'État soit le principal financeur', assure le maire de La Rochelle

C'est un élément-clé dans le dossier du futur pont de Tasdon à La Rochelle. Déclaré vétuste et dangereux, l'édifice actuel qui enjambe les voies ferrées de la gare SNCF est fermé depuis le 10 novembre dernier. Seuls les piétons et les cyclistes peuvent l'emprunter. Il est désormais acté que le pont inauguré en 1912 sera détruit avant la construction d'un nouvel ouvrage. Reste à savoir qui va financer les travaux ? Plus il y aura de monde, mieux ce sera. C'est dans cet esprit que le maire Jean-François Fountaine et la présidente du Conseil départemental Sylvie Marcilly avait rendez-vous mercredi 24 avril au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

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Objectif : solliciter une aide conséquente de l'État à Christophe Béchu. "J'ai été agréablement surpris de la connaissance du dossier du ministre. Je pense que le préfet de la Charente-Maritime lui avait transmis un certain nombre d'éléments, s'enthousiasme le maire rochelais. Après quelques temps d'échange, il m'a proposé que l'État soit le principal financeur. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi favorable. Cela va faciliter les échanges." De son côté, Sylvie Marcilly est sortie satisfaite, mais prudente, du rendez-vous ministériel. "Désormais, j'attends des actes. Ceci dit, je connais bien Christophe Béchu, c'est un homme de parole."

Convention de financement bouclée avant l'été

La présidente du Département se dit prête à participer au pot commun. "Je ne suis pas contre le fait de contribuer au financement des travaux, mais je réfute être propriétaire du pont." Dans l'intérêt général, Municipalité et Département souhaitent mettre sur pause la bataille juridique autour de l'identité du propriétaire du pont de Tasdon, même si l'équilibre est aussi fragile que le vieux pont rouillé. Quoi qu'il en soit, la facture sera élevée,"entre 20 et 30 millions d'euros", et le délai de construction sera long, "entre cinq et sept ans". Ce n'est donc pas le moment de perdre du temps et de l'argent. L'idée est de boucler une convention de financement avant l'été, si possible avec une contribution de la Région. "On va leur demander un petit effort supplémentaire", rajoute Jean-François Fountaine.

Le montant des travaux dépendra aussi de la technologie choisie avec le consentement de l’architecte des Bâtiments de France. "Imaginons qu'on fasse un pont à hauban, on peut faire aussi un pont tout plat. Il y a plein de technologies possibles en fonction des besoins. Quel type de bus peut passer dessus ? Quelle largeur pour les pistes cyclables ? Tout cela va conduire à un concours qu'on lancera cet automne pour choisir le plus beau projet, tout en gardant à l'esprit cette dimension du coût", explique Jean-François Fountaine.

"La réparation coûte moins cher"

Le maire de La Rochelle, qui souhaite garder la maitrise d'ouvrage, a tenu à associer les habitants de Tasdon dans le projet. Et certains n'ont pas fait une croix définitive sur l'option rénovation : "On estime que la réparation (du pont actuel), en dehors des petits problèmes techniques qu'il peut y avoir, coûte moins cher... Si on fait un pont neuf, tant mieux, mais je peux vous assurer que de casser le pont et d'en faire un neuf, c'est d'une grande complexité et ils n'ont pas pris conscience des contraintes avec la SNCF", argumente Daniel Chuillet, ingénieur retraité et cofondateur du collectif "Tous sur le pont". Demande de blocage de créneau de la SNCF, études préalables, marché public, il faudra compter trois à cinq ans de procédures avant le lancement des travaux qui devraient durer deux ans. Le nouveau pont de Tasdon est espéré à l'horizon 2030.

Les riverains pourront encore s'exprimer lors de la prochaine consultation citoyenne organisée le 15 mai prochain (18h30) à la salle municipale de Tasdon.