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Hangenbieten : vers la fin de la production des bus électriques Aptis

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Le constructeur de bus électrique Aptis, filiale d'Alstom basée à Hangenbieten (Bas-Rhin), a annoncé mettre fin à son activité d'ici le premier trimestre 2022. L'entreprise recherche un repreneur, 141 salariés sont sur la sellette.

Un bus électrique Aptis. Un bus électrique Aptis.
Un bus électrique Aptis. - Atpis

C'est un coup de massue pour les syndicats. La production des bus électriques Aptis, filiale monoproduit d'Alstom à Hangenbieten (Bas-Rhin), va couper les machines pour le premier trimestre 2022. 141 salariés sont dans l'attente d'un repreneur. La direction parle d'un manque de commande. La CGT pointe une mauvaise gestion.

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141 salariés menacés

Lancée il y a à peine trois ans, suite au rachat de l’activité bus électrique de NewTransLohr, Aptis n'a que 87 commandes à son actif. Loin des ambitions de la direction qui donnait de l'espoir dans le marché porteur des transports électriques. Aujourd'hui, 25 livraisons de ces bus ont été réalisées, vers cinq agglomérations : Strasbourg (CTS), Grenoble, La Rochelle, Tarbes et Aranjuez ( Espagne). 

62 bus doivent encore être fabriqués d'ici la fin de l'année, 50 pour la RATP et douze pour Toulon. Après quoi, seulement une vingtaine de salariés resteront dans l'entreprise pour assurer la maintenance des véhicules. "On nous dit : vous allez dégager, mais avant vous finissez, et merci au revoir", s'énerve Pascal Felice, représentant syndical CGT à Alstom. 

La direction espère retrouver un repreneur et a annoncé la création d'un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour limiter l'impact social. 

Produit de niche et marché concurrentiel 

L'arrêt de la production est justifiée par la direction par un manque de commande. Le succès commercial n'est pas au rendez-vous. Les bus électrique Aptis ont des difficultés à trouver une place dans un marché de plus en plus concurrentiel. 

L'arrivée d'entreprises asiatiques a cassé les prix et l'apparition de problèmes techniques chez les produits fraichement livrés, comme l'ouverture des portes, n'a fait que dégrader l'image de l'entreprise.

Pascal Felice y voit surtout une mauvaise gestion et une erreur stratégique. Aptis a consacré sa production dans un secteur de niche. "Trop de niche, trop cher à l'achat. Pour chaque bus vendus, on a une perte de 40%... C'était un projet à perte, lâche le syndicaliste, on le vend 600.000 euros alors que nous, il nous coûte un million."

Les bus en question présentent également plusieurs caractéristiques qui les rendent atypiques. Ils ont quatre roues directionnelles, sont à plancher bas avec un moteur à propulsion. Ce qui sous-entend une formation spécifique à leur conduite. 

Vers un nouveau projet ?

Pour réduire les coûts, l'entreprise comptait revenir à la charge avec une deuxième génération. Elle n'a toujours pas vu le jour. "Il faut réinjecter de l'argent et notre PDG n'appuie plus sur le bouton", regrette le représentant CGT. 

La direction mise sur un repreneur. Une solution sans espoir pour Pascal Felipe, qui défend lui un plan de sauvegarde : "Se donner une seconde chance avec une dernière enveloppe. Prendre ce qui existe déjà, et y mettre notre savoir-faire : l'électrification. Ce qui reviendrait dix fois moins cher qu'une deuxième génération." 

Si aucun repreneur n'est trouvé, la production des bus cessera. Les 141 salariés pourraient être basculés vers d'autres branches du groupe, mais cela implique une mobilité, "les points les plus proches sont à Tarbes, La Rochelle, Saint-Ouen, Valencienne", précise Pascal Felipe. Une rencontre entre direction et syndicats est prévue pour la semaine prochaine.

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