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Dijon : la conversion du réseau de bus à l'hydrogène prend plus de temps que prévu

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La Métropole ne recevra pas le mois prochain ses premiers bus à hydrogène. Le constructeur belge Van Hool vient de faire faillite. Un nouveau revers dans cette transition plus difficile que prévue vers un réseau de bus "sans rejets de CO2."

Bus Divia à Dijon
Bus Divia à Dijon © Radio France - Lila Lefebvre

Il va falloir attendre encore un peu avant de croiser un bus à hydrogène dans les rues de Dijon. Les seize premiers véhicules devaient être livrés le mois prochain, mais voilà le constructeur belge Van Hool auprès duquel la métropole avait passé commande vient de faire faillite. L'usine est à l'arrêt dans l'attente d'un éventuel repreneur.
Un nouveau contretemps dans ce long chemin vers des transports en commun "sans rejets de CO2" mais Jean-Patrick Masson, vice-président de la métropole en charge de la transition écologique assure que cette commande de bus ne tombe pas totalement à l'eau. "On sait que la plupart des bus commandés ont bien été construits, mais on ne sait pas combien, ni quand ils pourront être livrés. La faillite de la société complique tout. On espère recevoir les véhicules à la rentrée prochaine."

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"Mix énergétique"

En 2021, lors de la pose de la première pierre de la station de production d'hydrogène de la métropole de Dijon, les élus   espéraient que les 185 bus du réseau Divia et 44 camions bennes (chiffres annoncés à l'époque) chargés de collecter les ordures ménagères rouleraient tous à l'hydrogène à l'horizon 2030. Un objectif dont il n'est plus question aujourd'hui. Cela tient notamment aux  délais imposés par l'industriel Mac Phy chargé de construire cette première station de production d'hydrogène, et puis maintenant avec cette défaillance du constructeur belge.

Cette question de la transition à l'hydrogène du réseau de bus et des bennes à ordures ménagères a été abordée lors du dernier conseil métropolitain, le 28 mars dernier. François Rebsamen, maire PS de Dijon et président de la Métropole préconise désormais un "mix énergétique" avec "cinq navettes électriques, 55 bus électriques non articulés (car les batteries ne sont pas encore assez puissantes pour assurer les tournées de grands véhicules) , 20 bus de 12 mètres à hydrogène et 30 bus articulés (qui seraient à hydrogène)."

Trop vite, trop cher ?

Dans les rangs de l'opposition, Emmanuel Bichot du groupe Les Républicains "Agir pour Dijon" réclame "un débat complet, documenté sur l'évolution de notre flotte de véhicules. Il faut remettre à plat cette stratégie et cette programmation. On le voit toutes les agglomérations  font machine arrière ou réduisent leur voilure sur ce type de projets car l'hydrogène est très coûteux et rencontre des difficultés de fonctionnement."

Emmanuel Bichot souhaite que ce débat se tienne en juin, alors que la Métropole accueillera du 25 au 27 juin la 11e édition des rencontres nationales de l'hydrogène. "Nous avons toujours dénoncé l’erreur d’un basculement total et précipité à l’hydrogène de la flotte de véhicules lourds de la métropole, solution aberrante à cause de problèmes techniques à répétition et d’un coût faramineux, comme nous l’avions rappelé dans notre communiqué de presse du 1er février 2024 (...)Nous nous réjouissons au nom des Dijonnais qu’un projet qui relevait de la mégalomanie soit remis en discussion" souligne l'élu d'opposition dans un communiqué.

Selon Emmanuel Bichot ce passage à l'hydrogène du réseau de bus et de bennes à ordures ménagères engagerait la Métropole pour "200 millions d'euros. C'est le chiffre évoqué en conseil communautaire lors de la présentation du projet en 2021."

Jean-Patrick Masson l'élu de la métropole en charge de ce dossier nuance "Nous n'avons voté que 100 millions d'euros d'investissement, ce qui est déjà pas mal. (Cette somme correspond à la mandature en cours NDLR) Cette technologie est au point. Ce qui nous retarde, c'est la capacité des entreprises qui en 2018 ou 2019 nous disaient "on est prêtes", et qui pour des raisons diverses ne sont pas au rendez-vous. Ce sont des choses qui arrivent et qui malheureusement tombent une fois de plus sur le même dossier." La Métropole maintient son plan, elle a lancé un nouvel appel d'offres pour une quinzaine de bus qui devraient arriver en 2025. Pour l'heure deux camions bennes chargé de ramasser les poubelles roulent à l'hydrogène dans la métropole de Dijon. Deux autres seront livrés avant la fin de l'année et quatre autres l'année prochaine.

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