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Cormery : le projet de déviation de la RD943 au point mort

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Les habitants n'ont aucune nouvelle de l'étude menée en 2018, pour l'aménagement d'un barreau qui dévierait les camions vers l'autoroute A85. Les riverains sont résignés et le Conseil départemental refuse de s'exprimer sur le sujet.

Des centaines de camions passent chaque jour rue Nationale à Cormery, poursuivant sur la RD943 au pied des habitations. Des centaines de camions passent chaque jour rue Nationale à Cormery, poursuivant sur la RD943 au pied des habitations.
Des centaines de camions passent chaque jour rue Nationale à Cormery, poursuivant sur la RD943 au pied des habitations. © Radio France - Juliette Geay

9 000 véhicules, dont plus d'un millier de camions empruntent la D943 et traversent le centre-ville de Cormery. Depuis les années 1990, un projet de déviation est à l'étude. Il n'a jamais vu le jour, à cause de multiples barrières financières, politiques et environnementales. Aujourd'hui, les riverains n'y croient plus. 

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Des habitants résignés

Plusieurs fois par jour, Nicolas entend à travers les murs de sa maison, rue Nationale, d'ahurissants klaxons de poids lourds. Il habite depuis six mois sur la portion de la D943 qui traverse Cormery, et voit défiler des centaines de camions sous ses fenêtres. 

On s'est souvent retrouvé dans le noir, quand un camion s'arrête juste devant la fenêtre.

"Ça surprend les invités", poursuit-il. Il sait qu'un jour il déménagera, lorsqu'il sera arrivé à "saturation". Comme lui, Frédérique n'y croit plus. Cette riveraine habite la même rue depuis 50 ans. 

La déviation, on en a déjà entendu parler, mais ça ne se fera jamais.

Elle pointe les dangers que représente cette route. "Tous les jours il y a des gamins qui doivent traverser les passages piétons, les gens ne les respectent pas. De même pour les lignes blanches. Personne ne passe, personne ne fait rien."

L'association SOS Cormery-Truyes ne milite plus

En 2016, une association a été fondée, "SOS Cormery-Truyes", en parallèle de SOS RD943 (qui milite pour le réaménagement de toute la départementale, notamment dans le Lochois), pour faire avancer ce projet de déviation. Elle n'est plus active, depuis que son président a déménagé sur une autre commune, de dépit. Frédérique, elle, n'a jamais voulu militer. "Ç_a ne sert à rien, rien n'est fait !_", scande-t-elle. 

Wilfried, un riverain et voisin engagé, tente tout de même de poursuivre le combat. Il a écrit un courrier en juin dernier au Conseil départemental, un temps moteur sur le projet. En 2018, il avait poussé pour que le ministère des transports commande une étude à Cofiroute, pour étudier la construction d'un barreau déviant les camions vers l'autoroute A85. Déjà à l'époque, les riverains n'y croyaient pas. Les dernières années leur ont donné raison : ils ne reçoivent plus aucune nouvelle. 

Le silence du Conseil départemental

Wilfried a reçu une réponse "politique" du département. 

Ils m'ont dit que pour l'instant en gros ils étaient en attente, donc très déçu de la réponse.

Il ne compte pas pour autant baisser les bras, pour la santé et la sécurité des enfants, mais aussi car il estime que Cormery mérite mieux. "C'est un beau village. Il a moyen de faire un beau site culturel, touristique, de modifier la carte pour rapprocher Loches et Tours." 

Comme beaucoup de Cormeriens, il pense désormais qu'"il faudra attendre qu'il y ait un véritable accident pour que [leurs revendications] soient prises en compte."

Le Conseil départemental n'a pas répondu à nos sollicitations concernant l'avancement de ce projet. Jean-Louis Robin, le maire de Tauxigny, également président de l'association SOS RD943, veut encore y croire

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