Village de mobil-homes pour les sinistrés des inondations : "Pour moi, c'est un palace !"
Neuf familles de sinistrés emménagent cette semaine dans le village de mobil-homes installé à Longuenesse, sur le site de l'ancienne caserne de pompiers. Elles se préparent à rester plusieurs mois.
Le Pas-de-Calais est à nouveau en alerte orange pour les inondations à partir de ce mercredi matin, et l'angoisse continue pour les sinistrés, celles et ceux qui ont dû quitter leurs maisons après les vagues de novembre et janvier. Depuis le début de la semaine, certains ont pu enfin s'installer dans le nouveau village de mobil-homes de Longuenesse, installé sur le site de l'ancienne caserne de pompiers. Pour l'instant, une quinzaine de mobil-homes sont installés, et neuf familles de Blendecques, Arques et Longuenesse commencent à prendre leurs quartiers.
"Un toit, au sec"
Annie sert ses nouvelles clés dans sa main : "C'est le bungalow numéro 7, j'espère que ça va porter bonheur", murmure-t-elle. Depuis novembre, elle habite chez sa fille près de Lens, à 75 km de sa maison dévastée de Blendecques. La retraitée enchaîne donc les allers-retours pour superviser les travaux, et elle n'en peut plus : "Je commence à fatiguer d'être brinquebalée par-ci, par-là. C'est fatiguant psychologiquement. Et puis il faut avoir son intimité, pour moi, pour mes enfants."
C'est en faisant une demande d'appartement qu'elle s'est vue attribuer ce bungalow de deux chambres. Et elle ne perd pas ses repères : à deux mobil-homes de là, elle retrouve une de ses anciennes voisines de Blendecques, Sylvie. "Moi, j'avais une maison de plain-pied, j'ai tout perdu : biens et habitation", raconte cette dernière en déchargeant sa voiture pleine à craquer. "Je rapporte de la déco pour me sentir enfin chez moi, explique-t-elle. Ici, ce n'est pas grand, mais pour moi c'est un palace. On a enfin un toit, au sec."
Pas de date limite
Ces bungalows meublés de 35 m² pour les plus petits, avec deux chambres et une pièce à vivre, ont été attribués après une enquête sociale. Le loyer, entre 650 et 750 euros, est pris en charge par les assurances pour au moins six mois. Une solution de relogement temporaire donc, mais il faut pour ces sinistrés se préparer à rester.
"Pour combien de temps ? Tout dépendra de l'avancement des travaux sur leurs maisons", explique Joël Duquenoy, président de la communauté d'agglomération, qui a organisé l'installation du village. Pour l'instant, aucune date limite n'est fixée. "Ça peut être un an, voir plus, je suis incapable de vous donner une date de fin", admet-il.
Plus de 120 demandes de relogement sont toujours en attente, et le terrain pourrait accueillir jusqu'à 30 mobil-homes. Deux autres familles se sont installées dans des bungalows du camping d'Aire sur la Lys.
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