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VIDÉO - Mort d'un homme lors de son expulsion à Chambéry : des militants anti-expulsion perturbent le conseil municipal

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La Confédération nationale du logement de la Savoie avait appelé à un rassemblement devant la mairie de Chambéry pour protester contre les expulsions locatives, après la mort d'un homme la semaine dernière. Les manifestants ont ensuite envahi le conseil municipal avant d'être évacués par la police.

Le conseil municipal a été perturbé une vingtaine de minutes.
Le conseil municipal a été perturbé une vingtaine de minutes. © Radio France - Tommy Cattaneo.

Le conseil municipal de la ville de Chambéry, en Savoie, a été très mouvementé ce lundi soir. Une centaine de manifestants s'étaient donnés rendez-vous devant la mairie vers 18 heures, pour protester contre les expulsions locatives, après la mort d'un homme d'une cinquantaine d'années mercredi dernier quartier Bellevue. Lakhdar a fait un malaise cardiaque lors de son expulsion du logement qu'il squattait avec sa femme et ses quatre enfants.

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Mais les militants de partis politiques comme le NPA, la France Insoumise ou d'associations comme le Droit au logement et la Confédération nationale du logement ne se sont pas contentés de rester dehors. Ils ont aussi envahi la salle où se déroulait le conseil municipal et s'en sont pris verbalement au maire Michel Dantin, lui reprochant d'être responsable de la mort de Lakhdar. 

Ils ont finalement été évacués par les policiers au bout de 20 minutes. Selon la préfecture de Savoie, une personne a été interpellée. Un policier a été mordu à plusieurs reprises lors de cette évacuation, et une policière a reçu un coup de tête.

La Ville était au courant de cette "situation"

"Il y a eu des propositions et toutes ces propositions comme toutes les formes d'accompagnement de cette famille ont été refusées," explique Michel Dantin. Selon lui, depuis que Lakhdar et sa famille sont arrivés en Savoie en 2017, la Ville a fait tout son possible pour les aider. "On lui a d'abord proposé un hébergement adapté compte tenu de la situation de la famille et on lui a ensuite proposé un appartement avec un encadrement par une association spécialisée, tout cela a fait l'objet d'un refus."

Le père de famille avait déjà squatté un autre logement du quartier entre 2017 et 2018, avant de partir sous la menace d'une première expulsion. "L’expulsion intervient en dernier recours", ajoute Michel Dantin. "Si dans n'importe quel bâtiment vous laissez s'installer qui veut comme il veut, demain c'est la panique dans l'immobilier de la ville. Il y a des règles, elle doivent être respectées."

La famille du défunt compte porter plainte

Du côté des proches du défunt, on envisage de porter plainte. "Sa femme va le faire dans les prochains jours", confie Hocine, le frère de Lakhdar. Il est arrivé d'Algérie vendredi, quelques jours après le drame, et ne comprend toujours pas pourquoi l'interpellation de son frère s'est faite dans ces conditions.

Hocine, le frère de Lakhdar, est arrivé d'Algérie juste après le drame.
Hocine, le frère de Lakhdar, est arrivé d'Algérie juste après le drame. © Radio France - Tommy Cattaneo.

"Ça a été très brutal", explique Hocine. "Mon frère est malade, il pèse 60 kilos et on le fait sortir de sa maison en envoyant un renfort de policiers, on ne peut pas accepter ça. Il y a mille et une solutions, on peut l'encadrer et le faire sortir tranquillement, ce n'est pas Superman!" Hocine rappelle qu'il ne justifie pas le comportement qu'a pu avoir son frère, mais "qu'on ne peut pas le blâmer" pour avoir voulu trouver un toit à ses enfants.

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