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VIDÉO - L'ancien prêtre d'Asson, révoqué en 2007 parce qu'amoureux, réagit à l'affaire Bétharram

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Léon Laclau a fait toute sa scolarité à Bétharram, institution secouée par des affaires de viols et agressions sexuelles ces derniers mois. En 2007, il a été révoqué par l'Église parce qu'il vivait son amour pour une femme.

Léon Laclau est revenu ce mercredi matin sur l'affaire d'agressions sexuelles au collège de Bétharram et le mariage des prêtres. Léon Laclau est revenu ce mercredi matin sur l'affaire d'agressions sexuelles au collège de Bétharram et le mariage des prêtres.
Léon Laclau est revenu ce mercredi matin sur l'affaire d'agressions sexuelles au collège de Bétharram et le mariage des prêtres. © Radio France - Manon Claverie

Léon Laclau vit toujours à Asson, entre Nay et Louvie-Juzon en Béarn, où il a été prêtre de 2000 à 2007, avant d'être révoqué par l'Église parce qu'amoureux d'une femme depuis plus de vingt ans. Cet ancien élève du collège de Bétharram, dont une trentaine d'anciens élèves ont porté plainte ces derniers mois pour viols et agressions sexuelles, assure sur France Bleu Béarn Bigorre qu'il est temps que l'Église autorise les prêtres à être en couple.

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"Le célibat obligatoire est un anachronisme mortifère pour l'Eglise", estime-t-il. "On veut masquer la sexualité qui existe chez un homme ou une femme, alors qu'on est des êtres sexués", explique Léon Lacau, qui ne veut pas pour autant faire de lien direct entre le célibat et la pédophilie. "Ce n'est pas parce qu'on est célibataire qu'on est pédophile. Mais cela crée un terrain favorable, selon lui. Les prêtres ont une frustration sexuelle et affective, et quand on les met en contact avec des jeunes, par exemple des pré-ados qui eux, s'éveillent à la vie sexuelle, cela crée un terrain à risque. Un risque d'abord pour les victimes potentielles bien sûr, mais aussi pour l'Eglise".

"Les jeunes prêtres aujourd'hui sont réactionnaires !"

Si les prêtres étaient autorisés à se marier, "tout le monde serait gagnant", pour Léon Laclau, "parce que dans l'opinion publique, ce célibat des prêtres passe de moins en moins". L'ancien curé d'Asson estime que "la communauté catholique d'aujourd'hui est un peu réactionnaire. Les jeunes prêtres sont réactionnaires, l'évêque de Bayonne est réactionnaire ! Et sous prétexte de vivre dans l'Église, on oublie de sortir de l'église pour vivre avec les gens".

Pendant une vingtaine d'années, Léon Laclau a vécu sa relation en secret avec Marga. Une situation loin d'être isolée selon l'ancien prêtre, qui explique que des religieux dans son cas, il y en a beaucoup. "C'est énorme !" raconte-t-il. "Moi j'en ai connu. Après ma révocation, beaucoup de prêtes en exercice sont venus nous rencontrer. Oui, il y a des relations cachées, des amours, des amours ponctuelles."
Le jour de sa révocation, Léon Laclau s'en souvient bien. Il l'a vécu comme un choc. "J'ai reçu un coup de massue, parce qu'on m'a obligé à partir, et je n'avais pas envie de quitter le bateau", se rappelle-t-il. "Quand vous avez une relation amoureuse, vous êtes exclu. Mais quand il y a des rumeurs de pédophilie, là on vous déplace, on ferme le rideau. Et ça fait mal parce que moi j'aimais ma vie de prêtre, j'avais envie de continuer ce chemin avec des gens que j'aimais beaucoup".

"J'aimerais connaître le moment où le verrou saute"

Léon Laclau se souvient aussi de la façon dont son histoire, révélée au grand jour, a été accueillie par l'opinion. "Il y a eu des réactions positives très fortes après cette révocation, envers moi, envers Marga, envers la mission que je portais localement dans le Piémont béarnais. Ca montre bien que les gens aiment l'humanité des prêtres".
Malgré l'interdiction du mariage et de la vie de couple pour les prêtres toujours de mise et fortement ancrée dans l'Église catholique, Léon Laclau est optimiste sur un changement de mentalités. "J'ai toujours cru que ça viendrait", estime l'ancien prêtre. "Il faut avoir de la patience, mais j'aimerais connaître ce temps, parce qu'il y a de petites avancées, j'aimerais connaître le moment où le verrou saute. J'y crois ! J'ose croire que c'est possible. En tout cas, ce serait tant mieux. Et pour l'Église et pour la société".

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