VIDÉO - Jean Maurice, habitant de l'Yonne, ancien résistant et déporté, raconte sa libération

Fin avril 1945, il était prisonnier au camp de Buchenwald mais, face à l'avancée des alliés, les Allemands avaient décidé de déplacer leurs prisonniers vers le nord du pays à pied. Cette "marche de la mort" sur plus de 300 kilomètres, sera celle de la libération pour Jean Maurice.

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Jean Maurice aura passé un et demi dans les camps de concentration allemands. Contraint de travailler, il faisait de la résistance "passive" : "tout ce qu'on pouvait saboter, on le faisait, mais en douce, sans le faire exprès disons", raconte avec malice celui qui est entré dans la résistance à l'âge de 16 ans. Face à l'avancée des Alliés, les Allemands déplacent leurs prisonniers : "on est évacué du camp à pied, le long des routes. Celui qui ne pouvait pas suivre était exécuté sur place."

Après plusieurs jours de marche, Jean Maurice parvient à s'enfuir : "au détour d'une route, il y avait un fossé profond. Là, je me suis jeté dans le fond du fossé. Mais que faire quand on se trouve tout seul isolé sur des milliers de kilomètres ? C'est impressionnant." Il finit par trouver un camp avec des prisonniers français avec qui il échange de la nourriture. Le 5 mai 1945, il est libéré par les Russes, mais ne leur fait pas confiance : "Là, je me suis enfui des Russes, une nouvelle fois. Je suis passé sur un pont, j'ai rejoint la zone anglaise. Le 21 mai, j'étais arrivé à la maison, à Luché-Pringé dans la Sarthe."

Et voici ce que le retour de la guerre en Europe évoque chez cet ancien résistant : "C'est inquiétant. Pour moi, c'est très inquiétant. J'ai peur que cela embrase le monde, encore une nouvelle fois."