Mort de Jean-Pierre Soisson : les réactions et hommages à un "caméléon" de la politique

"Jean-Pierre Soisson est mort paisiblement, entouré de sa famille aujourd'hui en fin d'après-midi" à Auxerre, a déclaré mardi soir à l'AFP l'un de ses deux fils, David Soisson. L'ancien responsable politique "luttait depuis de longues années contre un cancer", a-t-il ajouté. Il est mort à l'âge de 89 ans.

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Ministre de Giscard comme de Mitterrand, membre de huit gouvernements sous quatre présidents différents, ancien député de l'Yonne durant 44 années et maire d'Auxerre pendant 27 ans, il fut aussi président du conseil régional de Bourgogne par deux fois. Depuis l'annonce de sa mort mardi soir, les réactions sont nombreuses notamment dans le monde politique.

"Il aimait les gens, il aimait ses électrices et ses électeurs"

Lors de l'annonce de la mort de Jean-Pierre Soisson mardi soir, Henri de Raincourt, l'ancien ministre, sénateur, président du conseil général de l'Yonne et élu local de terrain, a voulu rendre hommage à l'homme politique, "un passionné" nous dit-il. "Il avait toutes les fibres de son corps qui vibraient pour la vie politique. Il sentait merveilleusement les choses. Il avait une communion avec tous ses électeurs à Auxerre ou dans sa circonscription (...). Il était comme un poisson dans l'eau, il s'identifiait à eux sans aucun effort. Il aimait les gens, il aimait ses électrices et ses électeurs."

"Député, il a aidé l'AJA de manière considérable"

Guy Roux, l'entraîneur emblématique de l'AJ Auxerre de 1961 à 2005, se souvient des gros coups de pouce de Jean-Pierre Soisson au club de foot auxerrois. Il a aidé la structure à garder ses jeunes alors que beaucoup étaient appelés à un service militaire très éloigné... C'est lui qui a permis la transformation du stade et qui a aussi joué de ses relations avec le ministre des sports polonais pour faire venir Andrzej Szarmach, le footballeur polonais meilleur buteur de l'histoire de l'AJ Auxerre, meilleur avant-centre du monde à l'époque.

"Il aurait été un formidable préfet"

Bernard Lecomte, journaliste, a été proche de Jean-Pierre Soisson. Pendant des années, il l'a côtoyé. "Je l'ai suivi, j'ai travaillé avec lui. Son, départ me peine énormément. C'était d'abord un Auxerrois, ça a été le maire d'Auxerre. (...) C'était le jeune politicien, qui s'était attaché à Valéry Giscard d'Estaing, qui l'a nommé au gouvernement. Il a été ministre des sports, ça me passionnait, je me souviens. C'était surtout un jeune ministre, qui avait peut-être plus que d'autres le sens de l'État. Au fond, il aurait été un formidable préfet ! (...) Il était amoureux de l'histoire de la Bourgogne. Il connaissait tout de l'histoire de la Bourgogne."

"C'est une grande aventure politique auxerroise"

Pascal Perrineau, politologue, souligne la constance locale et l'implication de Jean-Pierre Soisson pendant des décennies sur son territoire, sa ville, son département et sa région. "C'est une grande aventure politique auxerroise, Jean-Pierre Soisson. Il était lié par sa famille à la ville d'Auxerre, par ses études, par son goût pour la ville : c'est là où il est né, c'est là où il est mort. Il avait un profond enracinement local. (...) Il a été ministre jeune, en 1947, dans cette droite giscardienne dont il était un des fleurons. Et puis ensuite on découvre la souplesse, le sens politique, l'adaptation qu'il avait lorsqu'il est séduit par François Mitterrand et qu'il deviendra un des principaux ministres d'ouverture."

"Une figure remarquable de la politique française"

Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, Crescent Marault, l'actuel maire d'Auxerre rend hommage à "une figure remarquable de la politique française", et à "l’engagement en faveur de la France et de ses citoyens, constant tout au long de sa carrière".

L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin écrit mardi soir avec émotion quelques mots sur le réseau social X. "J’ai toujours eu un immense respect pour son talent politique, sa plume, sa générosité, et son sens de l’amitié. C’était le grand frère des jeunes giscardiens. Nous l’aimions, fortement." L'ancien ministre Dominique Bussereau se souvient d'un "excellent maire et député, grand ministre".

Patrick Gendraud, le président du conseil départemental de l'Yonne salue "l’homme politique qui appartient désormais à l’histoire de notre département et au-delà". François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d'Or retient un homme "qui a servi notre pays pendant près de 50 ans" et qui "incarnait la Bourgogne qu’il avait présidée à plusieurs reprises".

Jean-Baptiste Lemoyne, le sénateur de l'Yonne, retient de Jean-Pierre Soisson celui "qui a traversé la Ve République, œuvrant toujours pour la France en toute indépendance d’esprit". Alexandre Bouchier, le maire de Saint-Denis-lès-Sens, salue lui "son engagement et sa contribution à la politique ont laissé une empreinte durable".

Julien Odoul, le député RN de la troisième circonscription de l'Yonne salue le "sens des responsabilités" de Jean-Pierre Soisson, qui "lui aura fait accepter les voix des compatriotes du FN en 1998 pour éviter que la Bourgogne ne tombe à gauche." De son côté, Daniel Grenon, député RN de la première circonscription de l'Yonne, évoque un "homme ancré dans la Ve République, au service de l'intérêt général". Guillaume Larrivé, ancien député de l'Yonne, dit simplement "Adieu à Jean-Pierre Soisson, notre dernier duc de Bourgogne."

Crescent Marault, maire d'Auxerre

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre

Dominique Bussereau, ancien ministre

Patrick Gendraud, président du conseil départemental de l'Yonne

Julien Odoul, député de l'Yonne

Jean-Baptiste Lemoyne, sénateur de l'Yonne

Alexandre Bouchier, maire de Saint-Denis-lès-Sens

Daniel Grenon, député de l'Yonne

Guillaume Larrivé, ancien député

François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d'Or

François Rebsamen, maire de Dijon

Didier Paris, député de Côte-d'Or

Victor Albrecht, président de Renaissance dans l'Yonne

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône

Darius Rochebin, journaliste

Yves Jégo, ancien ministre