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VIDÉO - À bord du "Centaure", le nouveau blindé des gendarmes qui s'entraîne en Dordogne

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Quatre "Centaure", les nouveaux blindés de la gendarmerie, sont en poste à Saint-Astier au Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG). Les opérateurs de toute la France viennent y être évalués en conditions hyper-réalistes, dans ce centre d'entraînement unique en Europe.

La fumée des grenades lacrymogènes blanchit tout le champ de vision dans le pare-brise, les pavés cognent contre le blindage, les ordres fusent dans la radio. Mais dans l'habitacle du Centaure, il règne un calme olympien. Nous sommes au Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier, début mars, et trois compagnies de gendarmes mobiles s'exercent en conditions hyper-réalistes au maintien de l'ordre dans des manifestations qui dégénèrent.

Des gendarmes jouent le rôle d'émeutiers, dans les rues de la ville-exercice faite de palissades entre lesquelles ils jouent au chat et à la souris avec leurs collègues gendarmes mobiles. Les pavés sont des balles de tennis et du tartan, ce caoutchouc qui sert pour les pistes d'athlétisme synthétiques. Ça ne fait pas trop mal sur une armure de gendarme mobile, mais c'est lourd. Les grenades lacrymogènes, elles, sont des vraies.

La ville-exercice vue depuis la tour d'observation du CNEFG.
La ville-exercice vue depuis la tour d'observation du CNEFG. © Radio France - M. B.

Caméras thermiques et vision à 360°

Le Centaure, c'est ce nouveau blindé qui doit succéder au VBRG, le blindé à quatre roues de la gendarmerie. Il avait certains défauts : manque de fenêtres pour voir ce qu'il se passe dehors, et le moteur dans l'habitacle qui faisait monter la température jusqu'à 60°C à l'intérieur dans les missions outre-mer. Rien à voir avec le Centaure : un blindé multifonction, capable d'assumer une confrontation armée, mais aussi l'évacuation de zones contaminées, et surtout le maintien de l'ordre, pour être en première ligne face à des manifestants.

Depuis son siège, l'opérateur-tireur voit les manifestants sur les écrans de ses caméras thermiques, qui tournent à 360° autour de l'engin. Il donne des indications à ses collègues à l'avant, transmises ensuite aux commandants à l'arrière. "Usage des armes : accordé", répond la radio. Une détonation est étouffée par l'épaisseur du blindage : qu'on se rassure, ce n'est pas une mitraillette sur la tourelle, mais un lance-grenade qui tire une lacrymo avec précision.

Dans les rues, les pavés sont des balles de tennis mais les lacrymos sont des vraies.
Dans les rues, les pavés sont des balles de tennis mais les lacrymos sont des vraies. © Radio France - M. B.

Centaure vs tracteur

"L'ambiance dans l'engin est particulièrement sereine, parce qu'on a beau être dans un environnement hostile tel qu'il serait vécu par un gendarme à pied, l'engin avec son blindage permet de rester tout à fait serein même dans le cas d'une situation extrêmement dégradée", explique le capitaine Luc Castella du CNEFG. Formés pendant plusieurs mois en région parisienne, les opérateurs du Centaure viennent à Saint-Astier pour être évalués sur leurs capacités en conditions quasi réelles.

Le Centaure a déjà été utilisé sur le terrain, que ce soit lors des émeutes de l'été dernier, ou pour canaliser le convoi des tracteurs de la Coordination Rurale vers Rungis au mois de février. À l'époque, l'utilisation de blindés pour faire face à des agriculteurs avait créé une polémique : "C'était le seul véhicule qui opposait une masse suffisante pour faire face à un tracteur, pour les freiner un peu", justifie le major Franck Surjet, chef de la section des moyens d'appui spéciaux.

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