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Une infirmière du Val-de-Marne se voit refuser sa demande de naturalisation parce qu'elle travaille trop

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La préfecture du Val-de-Marne a ajourné la demande de naturalisation d'une infirmière de 45 ans au motif qu'elle a trop travaillé en 2018. Cette mère célibataire de trois enfants, arrivée du Liban il y a 18 ans, cumule deux emplois pour un total de 53h par semaine.

La lettre envoyée par la Préfecture du Val-de-Marne
La lettre envoyée par la Préfecture du Val-de-Marne © Radio France - VD

Cette habitante de Boissy-Saint-Léger, arrivée du Liban à l'âge de 26 ans pourrait parler pendant des heures de son pays d'adoption : "Je suis Française. Dès le premier jour où la France m'a reçue, je suis devenue Française", c'est dire sa déception quand elle a reçu la décision de la préfecture du Val-de-Marne : "J'avais tout pour être un bon citoyen. La preuve, je voulais travailler et rendre service à ce pays qui m'a accueilli à bras ouvert et a changé ma vie. J'étais choquée !" Cette femme a travaillé en 2018 : 152h par mois (son poste fixe) dans une clinique à Nogent-sur-Marne et près de 70h par mois dans un hôpital de Créteil. Elle a également fait une vacation de 51h dans l'année, soit une semaine de travail dans une fondation à Paris. Dans sa réponse, la Préfecture lui explique donc qu'elle est "en infraction au regard de la réglementation sur le temps de travail en France". En effet, "la loi française limite le temps de travail à 48h par semaine et 44h par semaine en moyenne sur une période de 12 jours consécutifs".   

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"J'ignorais totalement cette réglementation. Si j'avais été au courant, je n'avais qu'à diminuer mes nombres d'heures avant de faire ma demande de naturalisation"  

Seulement, la Préfecture s'est trompée dans ces calculs : en 2018, elle n'a pas travaillé 271 heures par mois comme indiquée dans la lettre justifiant l'ajournement de sa demande, mais 213h par mois, ce qui fait un peu plus de 50h par semaine. En d'autres termes et même si cela ne change rien d'un point de vue légal, elle tient à signifier qu'elle ne travaillait pas plus que de raisons, dans cette profession en pénurie : "Moi, je suis spécialisée au bloc opératoire et si on ne donne pas un coup de main, on ne s'en sortira jamais. Je ne fais rien de spécial par rapport aux autres. J'ignorais totalement cette réglementation. Si j'avais été au courant, je n'avais qu'à diminuer mes nombres d'heures avant de faire ma demande de naturalisation".    

"J'ai besoin que le ministre écoute mon histoire car je voulais être un bon citoyen et ça s'est retourné contre moi"  

Pour faire appel de cette décision, elle a donc écrit au ministre de l'Intérieur. "J'ai besoin que le ministre écoute mon histoire car je voulais être un bon citoyen et ça s'est retourné contre moi. Si on refuse ma demande, au moins qu'ils la donnent à mes enfants. J'ai un petit qui est Français plus que n'importe quel Français. À chaque fois qu'il entend la Marseillaise, il est debout et il nous oblige à nous mettre debout et j'ai du mal à expliquer à ce petit de 10 ans, pourquoi on lui a refusé sa demande". Le ministre de l'Intérieur a désormais quatre mois pour lui répondre.

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