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Congé menstruel : "La société est prête" affirme le député de Dordogne, Sébastien Peytavie

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Le député Nupes du Périgord noir, Sébastien Peytavie, va déposer ce vendredi avec deux autres députés, une proposition de loi pour mettre en place un congé menstruel en France. Le texte prévoit que les femmes qui souffrent de règles douloureuses puissent être arrêtées treize jours dans l'année.

Sébastien Peytavie est le député Nupès du Périgord noir (photo d'illustration) Sébastien Peytavie est le député Nupès du Périgord noir (photo d'illustration)
Sébastien Peytavie est le député Nupès du Périgord noir (photo d'illustration) © Maxppp - IP3 PRESS/MAXPPP

Quelques mois après l'Espagne, trois députés écologistes déposent ce vendredi à l'Assemblée nationale une proposition de loi pour instaurer un congé menstruel. Le texte est porté par Sandrine Rousseau, Marie-Charlotte Garin et par le député du Périgord noir Sébastien Peytavie. Il vise à permettre aux femmes qui souffrent de règles douloureuses, de pouvoir être arrêtée, un certain nombre de jours, tout en étant payées. Invité sur France Bleu Périgord ce vendredi matin, Sébastien Peytavie en a précisé les contours.

France Bleu Périgord : Grâce à ce texte, une femme qui souffre de douleurs pendant ses règles pourrait être arrêtée plusieurs jours chaque mois ?

Sébastien Peytavie : Une femme devra voir un médecin pour avoir un certificat. À partir de là, elle pourra débloquer 13 jours sur l'année, et elle pourra, si elle le souhaite, utiliser plusieurs jours sur un mois.

Comment cela fonctionne exactement ?

On s'est appuyés sur la proposition des Espagnols, et on a essayé de trouver le système le plus simple possible, pour que ce soit applicable pour toutes les femmes concernées, quelle que soit la taille de l'entreprise (NDLR, selon le document de présentation du texte que s'est procuré franceinfo, cela concerne "les personnes salariées et agentes publiques").

Le système est assez simple : une femme qui se retrouve avec des règles incapacitantes va voir son généraliste ou un médecin spécialiste ou une sage-femme. Elle se retrouve avec un certificat qui lui permettra de couvrir les 13 jours de congés. On veut utiliser le même système que pendant le Covid. Une fois que vous aviez un test positif, vous alliez sur le site de la CPAM qui générait un arrêt maladie. Cela permet de garder l'anonymat.

Ces 13 jours, on peut les poser sur quelques mois seulement ?

L'idée était de garder une souplesse parce qu'on peut se retrouver un mois avec des règles davantage douloureuses. Si une femme veut déposer deux jours ou trois jours parce qu'elle est particulièrement en difficulté, elle peut le faire. Je crois qu'il faut faire confiance aux femmes pour gérer leurs douleurs.

Et ça ne s'adresse pas uniquement aux femmes qui souffrent d'endométriose ?

Il faut un certificat médical donc il faut que ce soit validé par un médecin. On n'a pas mis juste "règles douloureuses" mais "incapacitantes" car il peut y avoir d'autres symptômes qui peuvent générer une incapacité.

Ce sujet, on en parle beaucoup en ce moment ?

On a une démonstration depuis février et le vote chez nos voisins espagnols. On voit qu'un grand groupe comme Carrefour par exemple le met en place, comme d'autres petites entreprises. Je pense à Louis Design et puis des collectivités locales le font, je pense à Saint-Ouen par exemple. La société est prête, et je m'en réjouis. C'est un peu le sens de notre proposition de loi.

Certains disent que ce serait une "fausse bonne idée", et qu'il pourrait y avoir une discrimination à l'embauche. Qu'en pensez-vous ?

On a pris le temps de faire de nombreuses auditions pour pouvoir entendre justement certaines associations féministes qui ont pu soulever cette question. On ne peut pas ne pas prendre en compte la douleur de certaines femmes parce qu'il y aurait un risque de discriminations. La question de la discrimination existe au niveau salarial et sur les congés maternités par exemple, et je crois que c'est un choix politique que de pouvoir répondre à ces discriminations. Et on a intégré dans notre proposition de loi de pouvoir inscrire dans le droit du travail que ce congé menstruel ne peut pas être une cause de discrimination.

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