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Ardèche : six détenus sur scène pour un concours d'éloquence au théâtre de Privas

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Le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de la maison d'arrêt de Privas en Ardèche a organisé un concours d'éloquence auquel ont participé six détenus. Tous ont choisi un thème qu'ils ont développé sur la scène du théâtre de Privas devant un jury.

Six détenus sur la scène du théâtre de Privas Six détenus sur la scène du théâtre de Privas
Six détenus sur la scène du théâtre de Privas © Radio France - Pierre-Jean Pluvy

Pas simple de monter sur scène pour développer un thème devant le public. Pas simple de passer de sa cellule en détention à la scène d'un théâtre. Pas simple de se raconter car les six participants ont choisi de raconter leur parcours de vie. Le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de la maison d'arrêt de Privas en Ardèche a organisé un concours d'éloquence auquel ont participé six détenus.

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Les participants ont travaillé pendant plusieurs semaines sur le sujet lors d'ateliers. Répéter devant ses co-détenus, ce n'est déjà pas facile mais c'est encore plus compliqué sur scène. Et pourtant ça a fonctionné pour tous. Ils ont évoqué en cinq minutes leurs parcours de vie.

Se raconter sur scène

Talhal a choisi a choisi de parler des enfants victimes de violence au sein de la famille. Un thème qu'il a développé sans note : "Ces enfants ne pensent pas au goûter qu'ils auront en rentrant à la maison, ils ne pensent pas aux dessins animés qu'ils vont regarder. Ils se demandent juste si leur père sera alcoolisé et va leur taper dessus". Le public écoute sans un bruit Talhal raconter cette enfance si douloureuse et cet isolement qu'il évoque parce qu'il n'y a pas d'argent pour aller au fast food avec les copains. La plaidoirie de Talhal se termine. La salle applaudit la performance.

Anthony évoque lui les difficultés de la réinsertion. A la sortie de sa première incarcération, il a pu retrouver du travail, mais il a été très déstabilisé par le regard des autres. Il restait un ancien détenu. Insupportable pour Anthony qui a replongé et se retrouve en détention. Il garde pourtant espoir parce qu'un patron, comme il dit, lui a tendu la main. "Il faut la saisir cette main et s'accrocher" dit-il.

Reprendre confiance en soi

Marianne Schlegel, la coordinatrice culturelle du service d'insertion et de probation a monté ce projet. L'idée c'est de valoriser ces jeunes qui ont beaucoup perdu de l'estime d'eux-mêmes. D'ailleurs ils le disent tous : ce travail sur l'éloquence permet de reprendre confiance en soi. L'exercice ne va pas régler tous leurs problèmes. Mais la possibilité d'être écouté - l'expression revient souvent- , de ne pas être jugé et de reprendre confiance.

Le concours d'éloquence était doté d'un prix de 2.000 euros financé par le Rotary Club. Les participants ont choisi de le partager entre trois associations caritatives d'Ardèche.

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