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TÉMOIGNAGE -. Trois Ukrainiennes accueillies dans la Marne depuis six mois : "On est loin des raids aériens"

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Six mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, près de 750 réfugiés vivent toujours dans la Marne. Trois d'entre eux, deux femmes et une fillette de 10 ans, nous racontent leur quotidien.

Didier Blanchard accueille depuis près de six mois, chez lui à Mancy (Marne), trois Ukrainiennes, Sima, Ira et Hamma. Didier Blanchard accueille depuis près de six mois, chez lui à Mancy (Marne), trois Ukrainiennes, Sima, Ira et Hamma.
Didier Blanchard accueille depuis près de six mois, chez lui à Mancy (Marne), trois Ukrainiennes, Sima, Ira et Hamma. © Radio France - Marine Protais

C'était il y a six mois jour pour jour. Le 24 février 2022, la Russie envahissait l'Ukraine. Depuis, des milliers d'Ukrainiens ont quitté famille, travail et maison pour se mettre à l'abri et fuir le conflit. Le cap des 100 000 Ukrainiens accueillis en France a d'ailleurs été franchi au début du mois d'août. Dans la Marne, ils sont 742, d'après un décompte réalise au mois de juin par la préfecture du département.

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Parmi eux, Hamma, Ira et Sima, trois Ukrainiennes dont une petite fille de 10 ans, accueillies par Didier Blanchard. Il leur ouvert la porte de chez lui, à Mancy, près d'Epernay, le 6 mars dernier. Cela fait donc plus de cinq mois et demi qu'ils cohabitent tous les quatre. Une colocation qui semble très bien se passer.

Après près d'un semestre passé dans la Marne, Hamma a appris quelques mots de français. "Bonjour ! Bon appétit !", lance-t-elle fièrement. Mais il est difficile de tenir une discussion, alors elle s'empare d'un traducteur en ligne pour nous confier qu'elle se sent "très bien ici." 

Il y a un super climat, on mange bien, on a une belle vue sur les vignes. Et alors le champagne, c'est super bon ! - Hamma, réfugiée ukrainienne

Hamma se dit surtout touchée par l'accueil qu'elle a reçu. "Les gens sont très gentils. Ils ont un cœur énorme", confie-t-elle, émue. Les termes générosité et bienveillance reviennent aussi régulièrement dans la bouche de son amie, Ira, avec laquelle elle est arrivée en France. 

"On n'a pas des alarmes 33 fois par jour, ça fait du bien"

Très vite après son arrivée, Ira a pu scolariser sa fille de 10 ans. "En Ukraine, ça aurait été impossible, à cause des raids aériens. Ici, on en est loin. Mon enfant est heureux et n'a peur de rien ! Pour moi, c'est ce qu'il y a de plus important", explique-t-elle, les yeux rivés vers sa fille.

Sa fille, justement, Sima, sourit à l'idée de retourner à l'école, la semaine prochaine. "Je me déjà suis fait beaucoup d'amis, notamment Margot et Léo, explique la fillette. On se parle un peu en français et en anglais, mais aussi avec des gestes. C'est cool ! Et puis surtout, on n'a pas des alarmes 33 fois par jour, ça fait du bien." Sima ajoute néanmoins qu'elle aimerait pouvoir faire venir son papa et son chat. 

Son père est resté en Ukraine, tout comme son frère, âgé de 30 ans. Des proches avec lesquels elles continuent d'échanger chaque jour depuis six mois, en attendant de pouvoir retourner chez elles, à Odessa. 

Sima et sa maman n'ont pour le moment aucune visibilité pour les semaines et mois à venir. Leur amie Hamma, en revanche, a prévu de rentrer en Ukraine au mois d'octobre. Un départ qu'appréhende déjà Didier Blanchard, qui les accueille. "Une chose est sure, quand elles vont repartir, je vais me sentir bien seul. Six mois en cohabitation, ce n'est pas rien !"

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