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Sécurité des quartiers dans la Drôme : les CRS resteront "le temps qu'il faudra" dit le préfet de la Drôme

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Thierry Devimeux s'est rendu mardi soir sur le terrain, aux côtés des CRS appelés en renfort et qui patrouillent dans les quartiers de Valence-le-haut. Le préfet de la Drôme confirme qu'ils seront mobilisés tant que le calme et la sécurité ne seront pas revenus.

Thierry devimeux, préfet de la Drôme, dans les locaux de France Bleu Drôme Ardèche le 20 décembre 2023 Thierry devimeux, préfet de la Drôme, dans les locaux de France Bleu Drôme Ardèche le 20 décembre 2023
Thierry devimeux, préfet de la Drôme, dans les locaux de France Bleu Drôme Ardèche le 20 décembre 2023 © Radio France - Florence Gotschaux

Les renforts de CRS ont déjà passé quasiment 10 fois de temps dans la Drôme que l'année dernière : 63 jours depuis début janvier pour lutter contre les trafics et les règlements de comptes qui gangrènent certains quartiers. Thierry Devimeux était invité de France Bleu Drôme Ardèche ce mercredi matin.

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France Bleu Drôme Ardèche : vous étiez hier soir aux côtés des CRS présents en ce moment dans les quartiers de Valence le Haut. Ils vont rester combien de temps au Plan et à Fontbarlettes ?

Ces CRS viennent en complément des forces de police qui ont leurs actions quotidiennes sur le terrain. Et ils viennent quand on en a besoin. En l'occurrence, on a mené des grosses opérations de sécurisation lundi et mardi et pour être sûr que tout se passe bien pour figer le quartier, pour être sûr qu'il y ait une présence policière suffisante, pour éviter que tout le monde courre dans tous les sens et se sauve, j'ai fait appel à des CRS, la fameuse CRS8,  83 exactement, qui vient de Lyon et qui permet de travailler en toute sécurité et d'être extrêmement efficace. Ce sont des grands professionnels qui va rester là.

Combien de temps ?

Le temps qu'il faudra et le temps qu'il est nécessaire. Je n'hésite pas à les faire venir, les laisser repartir quand le calme est revenu et les faire revenir en tant que de besoin. L'idée n'est pas d'avoir une présence permanente, mais d'avoir une présence quand il y a besoin pour venir compléter le travail des forces de police.

Il y a de nombreuses opérations. Sept interpellations encore avant hier, déjà onze interpellations fin septembre après les règlements de comptes du printemps. Est-ce que ça a changé la donne dans les quartiers de Valence ?

Des interpellations, également la semaine dernière, d'un laboratoire de conditionnement de drogue, pas dans les quartiers, mais qui impliquait des gens du quartier. Il y a un très gros travail qui est mené par la police judiciaire.

Est-ce que ça porte ses fruits ?

Ça porte ses fruits, indéniablement. D'ailleurs, les gens des quartiers me le disent et c'est ça qui est intéressant. Ils nous disent que les gens reprennent confiance. En fait, on avait la situation qu'on avait dans ces quartiers, qu'on a encore un peu, je le concède, c'est ces quartiers kidnappés par des petits malfaiteurs qui pourrissent la vie de tout le monde. Quand on déstabilise ces malfaiteurs, les gens retrouvent l'envie d'aller dehors, retrouvent l'envie de reconquérir leur espace public. Et ils le disent très, très vite. Hier soir, ils nous disaient: "ça fait du bien de voir des policiers, ça fait du bien de voir le nombre de CRS présents parce que ça calme le quartier".

Mais les trafics de stupéfiants n'ont pas pas disparu totalement. Ils essaient de se remettre en place...

Il faut être très modeste dans ce genre de travail, mais c'est quand même très efficace. Quand on arrête une dizaine de personnes il y a un mois, sept avant hier, plus les deux qui ont été arrêtés parce qu'ils avaient un labo de transformation, de conditionnement de drogue, tout ça, ça déstabilise. La stratégie que je poursuis dans ces quartiers, moi, c'est avec des opérations de police judiciaire, comme ça a été fait lundi, d'essayer de démanteler les trafiquants. Mais en complément, faire du harcèlement des points de deal. Ce sont des visites de caves avec les chiens, c'est la nuit. Faire des descentes pour déstabiliser les groupes qui se constituent dans la rue. C'est aussi de lutter contre les squats parce que les squats, c'est aussi un repère de trafic. Et puis, c'est de mener une action très volontariste envers les consommateurs. Parce que s'il y a des vendeurs de drogue, c'est parce qu'il y a des consommateurs. Et là aussi, moi, j'ai mis l'accent très fortement sur ce sujet avec des amendes.

Des CRS à Valence, ils sont aussi intervenus à Montélimar, quartier du Plan et Mont-Louis. Il y a eu Romans, évidemment. On a l'impression que cette année, les CRS sont beaucoup plus intervenus dans le département que d'habitude. C'est une année record ou pas ?

Très clairement. Depuis le début de l'année 63 jours, 63 jours de présence de CRS, il y en avait sept en 2022. Depuis que je suis arrivé 35 jours de présence de CRS. En fait, le ministre de l'Intérieur a bien compris que dans la Drôme, ces trois grandes villes étaient des villes fragiles et qu'il fallait être présent. Et donc je n'ai aucune difficulté à avoir des soutiens de CRS quand on estime qu'on en a besoin. Bien sûr, en complément de l'action quotidienne des policiers et des gendarmes de notre département et d'ailleurs aussi des polices municipales.

La Drôme est reconnue au niveau national comme un département sensible désormais ?

Alors sensible au sens où dans ce département, ces trois grandes villes ont des quartiers qui posent des difficultés, soit qu'il y a des trafics qui se développent, mais ce sont des villes qui sont encore tenables, si je puis dire. Le travail de la police paye et le travail de la police ramène le calme. D'où d'ailleurs l'intérêt que porte le gouvernement sur un dispositif que nous testons ici à Valence, la fameuse Far, Force d'action républicaine. Le préfet coordonnateur est venu il y a trois semaines. Il revient jeudi, demain, avec une mission d'inspection pour faire poser un diagnostic et identifier les attentes, identifier le plan d'action et on verra en début d'année comment mener des actions sur le moyen terme. On s'est fixé une plage de travail de six mois pour, avec l'aide de moyens financiers, de moyens humains et ou d'adaptation des règles. On va essayer d'être plus efficace, de travailler plus en interministériel, de manière plus renforcée et avec une meilleure articulation entre le national et le local.

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