"Stop", "sens interdit" : qui a volé les panneaux de la commune de Dollon, en Sarthe ?

"C'est très con", résume Roger, assis au troquet de la commune. Comme certains des 1.500 habitants de Dollon, il ne comprend pas l'intérêt de ce larcin. Cela fait une dizaine de jours que sept panneaux de signalisation ont disparu. Le maire, Xavier Jamois, en dort mal la nuit : "Pourquoi faire ça ? Qui a fait ça ?" Pour tenter de répondre aux mille questions qui tournent dans sa tête après ce vol d'environ 3.000 euros, il va porter plainte ce lundi 6 mai.

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Roger habite Dollon depuis cinq ans. Il essaie de trouver un sens à ces chapardages : "Bon, voler un panneau d'une rue très connue à Paris, je ne cautionne pas, mais je peux comprendre ce qui amuse. Là, voler une petite commune comme nous... Je suppose que certains panneaux vont servir à faire des tables de jardin pour cet été. Mais ça reste dangereux : je crois qu'il y avait un panneau "stop" dans ceux qui ont été volés, ça peut créer des accidents maintenant qu'il n'y est plus."

Parmi les sept panneaux volés, il y a effectivement un panneau "stop", chipé au cœur d'un lotissement. Un peu plus loin, un panneau signalant une aire de covoiturage s'est volatilisé. Ces deux vols ont eu lieu au même endroit : rue des Sources. Plus loin, dans le centre du village, un panneau "sens interdit" a été volé rue de la Comète. Juste à côté, c'est une plaque indiquant "rue Goupillère" qui a été dérobée. Encore plus loin, à l'autre bout du village, route de Salvert, un panneau "50" et un panneau signalant la sortie de Dollon ont disparu. "Tous, le même jour, affirme le maire. Le plus étonnant, c'est la propreté des vols : ça se voit que les voleurs étaient équipés pour faire ça rapidement."

Bientôt des caméras de surveillance à Dollon ?

Une seule témoin a assisté à un vol de panneau. Elle s'appelle Solange, habitante de Dollon depuis cinquante ans, aujourd'hui retraitée. Un soir, elle se réveille à cause de bruits inquiétants : "Ça faisait "clac", trois fois. Puis ça a recommencé. Alors je me suis levée pour aller voir à ma fenêtre car j'ai cru qu'on s'en prenait à mon garage." Il est 2h30 du matin, Solange a peur, elle aperçoit quatre personnes avec une torche : "J'ai appelé le maire tout de suite." "Et elle a bien fait, explique Xavier Jamois. C'est la seule preuve qu'on ait !"

Le maire, ancien gendarme, craint la récidive : "Ça coûte tellement cher pour une commune comme la nôtre ! Ça m'énerve, ça m'écœure..." Alors que faire pour éviter de nouveaux vols de panneaux ? "On songe à acheter des caméras, se désole Xavier Jamois. Mais ça nous coûtera affreusement cher… On ne pourra pas en mettre partout."