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Sancerrois : des viticulteurs misent sur la bouteille réutilisable

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Trois viticulteurs de la région de Sancerre se sont associés pour faire laver leurs bouteilles de vin afin de les réutiliser. Une démarche principalement environnementale, mais aussi économique. Fondre des bouteilles en verre pour en refaire des nouvelles est une aberration écologique.

Jérôme Godon, l'un des vignerons concernés, espère réutiliser 10 à 20.000 bouteilles chaque année. Jérôme Godon, l'un des vignerons concernés, espère réutiliser 10 à 20.000 bouteilles chaque année.
Jérôme Godon, l'un des vignerons concernés, espère réutiliser 10 à 20.000 bouteilles chaque année. © Radio France - Michel Benoit

Et si on réutilisait aussi les bouteilles de vin ? C'est le pari de trois viticulteurs de la région de Sancerre. Ils demandent à leurs clients de rapporter leurs bouteilles vides et de ne plus les jeter. David Lauverjat à Sury-en-Vaux, Jérôme Godon, à Sainte-Gemme-en-Sancerrois et Julie Nérot (dans la Nièvre) ont trouvé un laveur de bouteilles et espèrent ainsi réutiliser plusieurs dizaines de milliers de bouteilles de vin chaque année.

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Casser des bouteilles pour en refondre est une aberration sur le plan environnemental. Jérôme Godon en était déjà conscient, mais c'est la pénurie de verre après le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a deux ans, qui lui a fait franchir le pas : "À un moment, il n'y avait plus beaucoup de bouteilles disponibles. On s'est dit qu'il fallait trouver une solution. Et pour la planète, c'est beaucoup mieux de reprendre les anciennes bouteilles. C'est beaucoup moins énergivore. Il suffit de les laver avant réutilisation. On utilise des bouteilles assez épaisses. Je pense qu'on peut les réutiliser au moins quatre ou cinq fois, sans problème."

Les bouteilles en verre étaient devenues rares et chères après le déclenchement du conflit en Ukraine. Depuis, la situation s'est améliorée.
Les bouteilles en verre étaient devenues rares et chères après le déclenchement du conflit en Ukraine. Depuis, la situation s'est améliorée. © Radio France - Michel Benoit

Les bouteilles sont même vernissées, après lavage pour continuer de mettre la robe du vin en valeur. Jérôme Godon recommande à ses clients de remettre les bouteilles vides dans leur carton d'origine pour les rapporter. Cela permet à la colle de garder ses propriétés pour retirer plus facilement l'ancienne étiquette : "Pour pouvoir décoller facilement l'étiquette, il vaut mieux préserver les bouteilles de la lumière, explique Jérôme Godon. C'est pour ça qu'on conseille de nous les rapporter dans leur carton. Et si le carton est en bon état, on pourra aussi le réutiliser."

Jérôme et Gaëlle Godon, dans leur chais.
Jérôme et Gaëlle Godon, dans leur chais. - Jérôme et Gaëlle Godon

Le client ne paie pas de consigne à proprement parler. C'est plus facile à gérer pour tout le monde. Il n'y a évidemment pas d'obligation : "Nous, on leur dit voilà : 'si vous pouvez le faire, c'est très bien. Si vous ne pouvez pas, on vous vendra quand même du vin'. Il ne faut pas que ce soit trop contraignant. En général, les gens qui se proposent, ça leur paraît normal. Ils préfèrent même faire comme ça, plutôt que d'aller courir au bac à verre." Évidemment, cela ne peut pas concerner le marché à l'export. C'est toute la limite pour les vins de Centre Loire, qui sont en grande partie commercialisés à l'étranger.

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