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Salles de shoot : l'Assemblée nationale vote pour l'expérimentation

Par
  • France Bleu

L'Assemblée nationale a adopté mardi soir, après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l'UMP, le principe de l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées "salles de shoot".

Rassemblement de riverains contre l'installation d'une salle de shoot à Paris Rassemblement de riverains contre l'installation d'une salle de shoot à Paris
Rassemblement de riverains contre l'installation d'une salle de shoot à Paris © Maxppp

**"Aidez plutôt les toxicomanes à guérir qu'à s'autodétruire" ** , a lancé le député UMP de Paris Philippe Goujon, lors des longs débats opposant gauche et UMP mardi soir au sujet de l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque. Finalement, tard dans la soirée, l'Assemblée nationale a adopté le principe de cette expérimentation par 50 voix contre 24, en première lecture.

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Réduction des risques... et des nuisances

Cette phase de test des salles de shoot ne pourra pas durer plus de six ans, selon l'article 9 du projet de loi de modernisation du système de santé, porteur de cette mesure. Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d'autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés , qui se droguent dans des conditions d'hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d'immeuble, selon la gauche.

Outre une réduction des risques liés aux injections (infection au VIH, hépatite C...) et une amélioration de l'accès aux soins des usagers de drogues les plus marginalisés, ces salles ont aussi entre autres objectifs unediminution des nuisances dans l'espace public . Il s'agira de locaux gérés par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Carrud), où sera autorisée la consommation des substances illicites apportées par ces toxicomanes, sous la supervision d'une équipe, avec des professionnels de santé et du secteur médico-social.

Une efficacité contestée

Le coût de ces salles est estimé à environ 800.000 euros par an , si l'on se base sur le projet d'expérimentation parisien, a indiqué la ministre de la Santé Marisol Touraine. L'UMP, qui a défendu moults amendements de suppression et prôné plutôt sevrage et abstinence, a dénoncé ces salles comme inefficaces à diminuer le nombre de toxicomanes ou à les sortir de leur addiction , comme Bernard Debré, médecin de profession. Le groupe, qui les a considérées comme "un feu vert à des "paradis artificiels officiels" et "une première marche vers la dépénalisation" de la drogue, a alerté sur des risques de possibles overdoses à l'intérieur et de "zones de non droit" à l'extérieur.

"Arrêtez de vouloir faire peur : il ne s'agit nullement d'ouvrir des salles partout en France pour toujours, mais de répondre à des réalités" , a lancé une députée socialiste. Outre Paris, deux autres villes pourraient utiliser cette possibilité : Lyon et Strasbourg.

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