Saint-Valentin : Denise et Jean fêtent leur 60 ans de mariage en résidence seniors aux Gonds

Denise, 82 ans, est née à Laval en Mayenne. Jean, 85 ans, est un Parisien pur souche. Ils ont passé leur enfance en banlieue parisienne et ont fréquenté le même lycée en 1958 à Sèvres (Hauts-de-Seine), avant de se perdre de vue. Le jeune homme est parti en Afrique pour effectuer son (long) service militaire. Cinq ans plus tard, Jean et Denise se recroisent à Boulogne-Billancourt pour ne plus jamais se quitter. Les amoureux se sont fiancés en décembre 1963 et se sont mariés le 6 juin 1964. "20 ans jour pour jour après le débarquement !", sourit Jean.

Parents de deux enfants, Cécile, 56 ans, et Christophe, 53 ans, cinq fois grands-parents et et deux fois arrières grands-parents, les époux Couesnon vont fêter leurs noces de diamant - 60 ans de mariage - au printemps prochain. Après sept déménagements en banlieue parisienne, dans le Loiret et dans le Morbihan, ils sont arrivés en 2010 en Charente-Maritime, d'abord à Jonzac dans la maison de leur fils, avant d'intégrer en septembre 2022 "Le Clos de la Seigneurie", une résidence seniors du groupe Domitys aux Gonds, près de Saintes.

"J'étais timide, j'avais besoin de quelqu'un qui me rassure"

Les deux tourtereaux nous ont reçus dans leur appartement impeccablement tenu. C'est Jean qui ouvre la porte d'entrée, en costume cravate. L'élégance incarnée. S'en suit un long flash-back mêlant souvenirs de jeunesse, parcours professionnel, déménagements et confidences sentimentales. Leur Saint-Valentin à eux a commencé en 1963. De retour de Mauritanie. "On s'est revu, on s'est plu, et voilà !, résume Jean. Elle est très jolie comme vous pouvez vous en rendre compte". Je confirme. Denise a aussi été séduite. "Il était sérieux, j'avais confiance en lui. J'étais toute timide, j'avais besoin de quelqu'un qui me rassure."

Elle accepte la demande en mariage de Jean. Ils se souviennent aussi avec bonheur de leur voyage de noces à Roquebrune Cap-Martin sur la Côte d'Azur. "On est parti en 4 CV par la Nationale 7". Bon, il doit quand même avoir un défaut Jean, non ? "Oui, il est râleur. Quand on joue à la belote l'après-midi, il râle beaucoup". Jean l'avoue sans détour. Il n'a pas beaucoup vu ses enfants grandir. "C'était boulot, boulot".

"Tromper sa femme n'est pas concevable, on ne bouge pas"

Aujourd'hui, il est aux petits soins pour Denise qui se déplace en fauteuil roulant avec l'aide de sa moitié. "Heureusement qu'il est là, il s'occupe beaucoup de moi pour me déshabiller le soir". Un juste retour des choses. "Je n'ai jamais fait la cuisine avant d'arriver ici (aux Gonds)". À propos de cuisine, quelle est la recette pour une histoire d'amour aussi longue ? "Quand on se marie, on donne sa parole. Tromper sa femme n'est pas concevable, on ne bouge pas", assène Jean.

Si la passion a laissé place à l'affection, la fête des amoureux est une date importante pour les deux octogénaires. "On souhaite une bonne Saint-Valentin à tout le monde. Longue vie, prospérité et bonheur", conclut Jean. "En espérant que les couples durent...", rajoute Denise. La résidence "Le Clos de la Seigneurie" compte actuellement quatre couples parmi ses pensionnaires. "On est très contents, ça fait rêver. On voit les gestes du quotidien. Ils sont là l'un pour l'autre. Moi je suis mariée, j'espère vraiment que j'aurai la même vie qu'eux, ça fait plaisir de voir des couples comme ça", conclut Virginie Luzet-Seris, la directrice adjointe de la résidence seniors.