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"Procès des 42" à Nantes : hommage aux autres résistants fusillés pendant la Seconde Guerre mondiale

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Il y a 80 ans s'ouvrait le "procès des 42" à Nantes, condamnant à mort une cinquantaine de résistants communistes. Des commémorations ont lieu au mois de janvier et de février à Nantes pour rendre hommage à ces héros tombés dans l'oubli.

Louis Le Paih, résistant communiste nantais, fusillé le 7 mai 1943. Louis Le Paih, résistant communiste nantais, fusillé le 7 mai 1943.
Louis Le Paih, résistant communiste nantais, fusillé le 7 mai 1943. - Collection Marc Grangiens

C'est un pan très peu connu de l'histoire de la Résistance à Nantes pendant la Seconde Guerre mondiale : les procès "des 42" et "des 16" en 1943. Une cinquantaine de jeunes résistants, faisant partie des FTP (Francs-tireurs et partisans), pour la plupart Nantais, ont été condamnés et fusillés par des militaires allemands. Tout juste 80 ans après, le Comité du souvenir, à Nantes, veut leur rendre hommage en organisant des cérémonies commémoratives, des expositions et des projections en janvier et février.

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Oubliés derrière les "50 otages"

Pour Mathieu, natif de Nantes, lorsque l'on parle de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, "ce qui me vient tout de suite à l'esprit, ce sont les 50 otages, en 1941". Même chose pour Régis, également Nantais : "Bien sûr, j'habite à côté du cours des 50 otages". En revanche, aucun n'a entendu parler du "procès des 42".

Pourtant, c'est l'histoire de résistants communistes locaux. "Beaucoup de groupes armés viennent des quartiers de Pont-Rousseau notamment ou des Batignolles", selon Thomas Fontaine, historien et directeur des projets du musée de la Résistance nationale. "Ils sont en pleine action à partir du printemps 1942, avec des actions de sabotage avec sections de câbles téléphoniques et des attentats directs contre des officiers allemands. Puis des groupes spécialisés de police arrivent de Paris pour les traquer." Une cinquantaine d'entre eux sont alors arrêtés.

Deux grands procès publics s'ouvrent, l'un en janvier 1943 et l'autre en août, menant à 37 condamnations à mort. "Les Allemands veulent montrer que la société est face à des criminels", décrit l'historien. "Ils veulent faire de ce procès un procès exemplaire, c'est pour ça qu'ils l'organisent en plein cœur de Nantes, en convoquant la presse. Ils en font une opération de propagande."

Des archives uniques

Les archives du procès de janvier, dit "des 42", ont d'ailleurs été découvertes il y a une dizaine d'années seulement. "C'est rarissime, on a tous les rapports de police, les photos prises à chaud juste après les arrestations. À l'échelle nationale, ce sont des archives uniques", assure Thomas Fontaine. Ces archives seront présentées au grand public lors d'une conférence le 4 février prochain. "Il faut que les Nantais se réapproprient cette histoire", pour Christian Retailleau, le président du Comité du souvenir. "C'est une continuité de la Résistance. Dans le département, on doit connaitre cette histoire", assure-t-il.

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