Preuilly panse ses plaies, près de cinq mois après la mini tornade

Un arrêté de catastrophe naturelle est paru le 20 octobre mais il concerne les dégâts liés à l'eau et à la boue. Or, c'est surtout le vent qui a soufflé. Ce sont donc les contrats d'assurance habitation qui vont jouer.

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La commune estime les dégâts à 600.000 euros au moins sur les biens communaux. Elle était bien assurée mais au moins deux familles ont des soucis avec leur assureur, regrette le maire de Preuilly, Olivier Hochedel : " On en a déjà pour 300.000 euros rien pour refaire les toitures des biens communaux. La mairie, la salle des fêtes et le gîte ont aussi des dégâts à l'intérieur. Le camping est totalement dévasté. On pourrait donc tourner à environ 6 à 700.000 euros de dommages pour les biens communaux. Heureusement, on est bien assuré mais au moins deux familles se battent avec leurs assureurs. Le litige porte principalement sur des travaux en cours sur des extensions d'habitation, extensions qui n'avaient pas encore été déclarées dans les contrats car pas encore terminées. Cela fait tiquer les assureurs."

Jean-Louis Beurdin a vu ses 19 hectares de vignes hachés par le vent et la grèle... Un beau mouvement de solidarité chez les viticulteurs lui a permis d'acheter du moût de raisin pour avoir quand même une production. Le viticulteur a retrouvé le sourire : " Beaucoup voulaient me donner du mout. Cela fait chaud au coeur. Evidemment, ce n'était pas possible mais j'ai pu en acheter. Je pourrai donc vinifier cet hiver et livrer mes clients l'année prochaine. C'était essentiel. Un viticulteur de Champagne m'a même contacté , mais je n'allais pas faire du champagne en Berry. Quant à la vigne, elle se remet bien. On n'a pas vendangé mais on va pouvoir bien tailler cet hiver et on espère 60 à 70 % de récolte l'an prochain. Quant à mon assureur, il devrait m'indemniser mais je ne sais pas encore à quelle hauteur."

C'est le cas de la majorité des habitants qui n'ont pas encore été indemnisés et qui attendent donc pour lancer les travaux : " Nous, ça va, relativise Valérie. Mon mari a pu remettre les quelques tuiles qui s'étaient envolées. On n'a que quelques infiltrations dans les plafonds. Il faudra repeindre et on attend l'argent de l'assurance pour faire effectuer les travaux."

Alice est confiante également. C'est bien engagé avec son assureur mais aucun argent n'a été débloqué, alors que les dégâts sont considérables. La véranda s'est envolée, le car port, des dépendances et une partie de la toiture : " On a évalué les dommages à plus de 100.000 euros. On attend mais cela devrait bien se passer avec l'assurance. Ils ont bien bâché. On a dû remettre du scotch autour de la semaine de toit car de l'air passait. On ne sait pas quand on pourra engager les travaux et on a peur dès que le vent commence à souffler."

Un village qui reste marqué par l'événement climatique. Le choc est aussi psychologique et le maire craint que les habitants ne subissent un contrecoup cet automne avec le retour des intempéries : " Jusqu'à présent, il a fait beau. Là, on va rentrer dans la période un peu plus grise. Les toitures sont toujours bâchées. Il y a plus de risque de rentrée d'humidité. Les gens ont besoin d'être soutenus. On a besoin de se retrouver ensemble mais c'est compliqué puisqu'on n'a plus de lieu commun. La salle des fêtes est toujours fermée et elle manque cruellement. On ne peut plus faire de mariages dans le village. Et je me demande où je vais faire les voeux."

La mairie s'est installée depuis juillet dans une maison vacante et ne rouvrira que fin 2024 et le camping en 2025.