Près de Caen, Extinction Rébellion répond à la FNSEA en peignant des slogans sur des ponts de l'A84
Le collectif Extinction Rébellion a mené une opération, ce dimanche 4 février 2024, dans la soirée. Ils ont peint des slogans sur plusieurs ponts de l'A84, près de Caen, pour répondre au syndicat agricole FNSEA et proposer un autre modèle pour l'agriculture de demain.
Des grandes lettres rouges pour un message qui se dit vert. Dix militants du collectif écologiste et décroissant, Extinction Rébellion, ont peint, ce dimanche 4 février 2024, dans la soirée, différents slogans sur des ponts près de Caen. Une action menée après la crise agricole qu'a connue le pays, pour dénoncer, notamment, les choix du gouvernement dans sa réponse apportée aux demandes des syndicats d'agriculteurs.
"FNSEA = MAFIA", peut-on lire, en grand, sur deux ponts de l'autoroute A84 entre Villers-Bocage et Caen. Le syndicat majoritaire agricole est une nouvelle fois visé par les actions du collectif. "On voit bien que le modèle actuel est trop court-termiste. Le modèle agricole dans lequel on est, celui défendu par la FNSEA, creuse la tombe dans laquelle on va bientôt être", explique Camille*, membre du collectif.
Une réponse aux annonces du Gouvernement après la grogne des agriculteurs ces dernières semaines, largement portée par deux syndicats : la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Une des mesures annoncées vise à "mettre en pause" le plan écophyto comprenant une série de mesures pour limiter l'usage des pesticides.
"J'ai ma sœur qui est agricultrice"
L'opération est millimétrée. Les équipes sont formées : un peintre, une personne assurant la sécurité, une autre pour donner la peinture. Quinze minutes maximum par pont et un travail sur les deux côtés de l'autoroute en même temps. Les personnes et les équipements sont bien attachés pour ne pas tomber sur les voies en contrebas. "Souvent les gens, ils appuient un peu sur le frein quand ils nous voient. Là, le stress monte parce qu'on se dit qu'ils nous ont peut-être dénoncés", poursuit Camille.
Dans le groupe nocturne, des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes, parmi lesquels Guillaume, militant et syndicaliste. "Les petits agriculteurs n'ont pas été entendus et les gros, ils vont pouvoir continuer à mettre leur glyphosate dans les champs. Moi, dans ma famille, j'ai ma sœur qui est agricultrice. J'ai des amis agriculteurs, précise le militant en gilet fluorescent et en cotte. Ce sont des gens qui font leur métier proprement."
Les militants ont aussi peint : "taxons l'avion" et "décroître ou mourir" sur deux autres ponts qui chevauchent l'A84 à l'ouest de Caen.
* "Camille" : ce prénom a été modifié.
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