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Précarité menstruelle : plus de 26.000 produits d'hygiène intime collectés à Jurançon

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Une collecte de produits d'hygiène intime portée par la ville de Jurançon était organisée vendredi et samedi derniers aux abords du magasin Intermarché de la commune. Au total, 26.536 produits ont été comptabilisés et seront redistribués aux plus précaires.

Plusieurs cartons ont été remplis de produits d'hygiène pour les plus précaires. Plusieurs cartons ont été remplis de produits d'hygiène pour les plus précaires.
Plusieurs cartons ont été remplis de produits d'hygiène pour les plus précaires. © Radio France - Dimitri Morgado

À Jurançon, on a décidé de se mobiliser pour lutter contre la précarité menstruelle. La municipalité a organisé ce vendredi 5 et ce samedi 6 mars, une collecte de produits d'hygiène intimes à la sortie du magasin Intermarché de la ville. L'opération a été un réel succès avec 26.536 produits récoltés en deux matinées. Dans les chariots à la sortie du magasin, on retrouve majoritairement des boîtes de tampons périodiques et de serviettes hygiéniques, mais aussi des protèges-slips, des lingettes ou encore des rasoirs. Ces dons seront redistribués aux plus précaires par l'intermédiaire des organismes partenaires de l'opération, le CCAS, le Secours Catholique, la Pépinière ou encore l’Épicerie sociale. À la vue de l'ampleur des dons, la mairie compte même contacter deux structures sociales supplémentaires afin d'assurer la distribution.

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De g. à dr. : Brigitte Coustet (conseillère municipale), Josiane Clerc (directrice d'Intermarché), Michel Bernos (maire), Josiane Sanz (épicerie sociale), Isabelle Marsaa-Ducoloner (adjointe au maire)
De g. à dr. : Brigitte Coustet (conseillère municipale), Josiane Clerc (directrice d'Intermarché), Michel Bernos (maire), Josiane Sanz (épicerie sociale), Isabelle Marsaa-Ducoloner (adjointe au maire) - Brigitte Coustet

Une vraie volonté d'aider les personnes en difficulté

À l'entrée du magasin, les clients étaient informés de l'opération et invités à participer à cette collecte en ajoutant dans leur chariot des protections périodiques. Une fois passés en caisse, une autre équipe de bénévoles les attendaient à la sortie pour récupérer les produits. Et les donateurs étaient au rendez-vous. "On n'a pas choisi d'avoir nos règles", argue une cliente du magasin_, "et c'est vrai qu'on ne se rend pas compte que quatre euros la boîte c'est cher. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir dépenser quatre euros là-dedans, alors qu'avec ce montant on peut s'acheter je ne sais combien de paquets de pâtes_". Un autre donateur explique, de son côté, qu'on pense à donner des denrées alimentaires lors de ce genre de collecte, mais qu'il est aussi important de faire des dons de produits d'hygiène, qui sont des produits essentiels. 

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Collecter, mais aussi alerter sur la précarité menstruelle

La précarité menstruelle, notion encore floue pour certains, demeure un triste fléau. Ce terme désigne la difficulté d'accès aux protections hygiéniques des personnes réglées par manque d'argent. Une enquête Ifop de 2017 révélait que ce fléau toucherait, en France, près de 1,7 million de femmes qui n’auraient pas les moyens d’acheter des protections périodiques, ou pas en quantité suffisante.

Brigitte Coustet, conseillère municipale à la ville de Jurançon et déléguée à l'égalité femmes-hommes, était présente aux collectes. Pour elle, cet événement était également l'occasion d'alerter les populations sur cette précarité menstruelle. "Tout ça, ça a un coût. On a estimé jusqu'à entre 8.000 et 10.000 euros pour une femme sur une vie", raconte l'élue, "on s'aperçoit que des personnes n'ont pas les moyens de s'acheter des protections périodiques". La conseillère municipale est consciente qu'il existe encore des tabous à aborder ce domaine. "Parler des règles, c'est de l'intime, c'est parfois difficile, ça touche à la sexualité", explique Brigitte Coustet, "dès que ce sont des sujets comme ça, ça devient un peu compliqué". Elle reconnaît néanmoins que c'est un sujet qui vient de plus en plus sur la table et que les mentalités évoluent.

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Au moment de faire leurs dons, les clients étaient également invités à répondre à une question : "La précarité menstruelle, c'est quoi pour vous ?". Chacun et chacune y vont de leurs réponses qui sont ensuite affichés à la sortie du magasin. "Je pense aux personnes qui n'ont pas les moyens financiers. C'est une source d'inégalités", peut-on lire sur l'une des feuilles de couleur accrochée au mur. "La femme a toujours été la dernière dans la société", écrit Monique. Pour d'autres le terme de "précarité menstruelle" n'évoque rien. C'est le cas d'une cliente, sage-femme, qui répondra "Je ne sais pas ce que c'est !" à la question posée. Preuve que la notion de "précarité menstruelle" n'est pas encore connue de tous, et qu'il reste de la pédagogie à faire dans ce domaine.

Les réponses des clients du magasin à la question "La précarité menstruelle, c'est quoi pour vous ?" étaient bien différentes d'une personne à l'autre.
Les réponses des clients du magasin à la question "La précarité menstruelle, c'est quoi pour vous ?" étaient bien différentes d'une personne à l'autre. © Radio France - Dimitri Morgado

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