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Pas de cabane dans les arbres pour un agriculteur de Marçay

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A Marçay, au sud de Poitiers, un agriculteur se bat contre l'administration et la justice pour sauver la cabane qu'il a construite dans les arbres. Cette cabane, il la loue à des touristes l'été en complément de ses revenus agricoles. Mais il est hors-la-loi. Il a jusqu'au 20 août pour la détruire selon une décision de justice.

La cabane de Marçay
La cabane de Marçay © Radio France

Un agriculteur de Marçay, dans la Vienne, va devoir détruire sa cabane dans les arbres. Construite en 2010 sans autorisation, Gérard Vidal la loue à des touristes l'été pour se faire un complément de revenus, un peu comme le camping à la ferme. Malheureusement pour lui, on ne peut pas faire ce qu'on veut, même chez soi. En témoignent tous ceux qui se sont vus refuser des permis de construire pour une piscine ou un abri de jardin, en ville ou à la campagne.

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Aucun permis de construire...

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C'est pour compléter ses revenus agricoles que Gérard Vidal décide il y a quelques années de construire une cabane dans les arbres. Vu les résultats de son exploitation céréalière, il doit absolument diversifier son activité. Mais à son âge, pas question de repartir sur une activité aussi contraignante que l'élevage ou le maraîchage. Non loin de là, à Magné, un parc est en train de voir le jour. On peut y louer des cabanes écolos pour la nuit. Les cabanes dans les arbres, c'est en vogue. Il y en a de plus en plus et le public aime ça, semble-t-il.

Alors, en 2009, Gérard Vidal se lance. Il parcourt sa parcelle agricole à la recherche d'arbres assez solides pour accueillir le concept. Son choix s'arrête sur deux chênes séculaires, bien costauds, bien hauts. Vu leur maturité, ils ne poussent plus beaucoup maintenant. Ils semblent assez stables pour supporter le projet de cabanes. Ce que valide le fils menuisier de l'agriculteur poitevin.

...Et une parcelle en zone non constructible

Une fois les arbres trouvés, il faut encore bâtir le projet. Et c'est dans la tête du fils que les plans voient le jour avant de prendre forme dans la réalité, début 2010. Les deux hommes construisent une cabane de 150 m² : une pièce principale, quatre chambres dont un dortoir, une toilette sèche; le tout à 4,5 m de hauteur, entre deux chênes et sur 14 pilotis.

Mais le projet va vite s'arrêter. En août 2010, la cabane est presque terminée, mais la direction des territoires s'invite sur le chantier. Rappel à la loi : cette cabane n'a pas lieu d'être, il faut arrêter les travaux. D'abord, il n'y a jamais eu de permis de construire pour la déposer, aucun architecte n'a signé les plans, et puis surtout, on est en zone N, une zone naturelle agricole, c'est à dire qu'il est impossible de construire autre chose qu'un bâtiment agricole.

En octobre 2010, Gérard Vidal souhaite se mettre en conformité avec la loi : il dépose un premier permis de construire qui est rejeté. La Direction départementale des territoires énumère les points de motivation : pas de plans signés d'un architecte, autorisation de défrichement sur cette parcelle, et puis surtout : on est en zone N, une zone naturelle agricole. Une zone dédiée à un usage agricole.

***CE QUE DIT LA LOI : * **

*Qu'importe qu'il n'y ait eu de permis de construire, le principal problème, c'est que la parcelle de Gérard Vidal à Marçay se trouve en zone N, c'est à dire une zone naturelle agricole. Impossible d'y construire ce qu'on veut. La loi est la même pour tous, rappelle la Direction des territoires de la Vienne. *

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En réaction à ce premier refus, Gérard Vidal dépense environ 4.000 euros pour se mettre en conformité. Il fait appel à un architecte pour valider la construction de la cabane, il demande une autorisation de défrichement. Nouvelle demande de permis de construire, et nouveau refus. Gérard Vidal ne comprend pas. D'autant que la DDT porte plainte contre lui.

Dans un premier temps, le tribunal correctionnel de Poitiers donne raison à M. Vidal. Il est condamnée à une amende mais est autorisé à maintenir sa cabane. Mais le procureur fait appel et l'agriculteur perd en deuxième instance. Il a désormais jusqu'au 20 août pour détruire sa cabane dans les arbres, sous peine d'une astreinte de 150 euros par jour de retard.

Une pétition pour sauver sa cabane circule dans le village. Elle aurait recueilli près de 11.000 signatures, selon lui. Aujourd'hui, Gérard Vidal ne sait plus que faire. Il voudrait au moins obtenir un répit.

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Aujourd'hui, l'agriculteur de Marçay ne dort plus. Il espère un geste de l'administration. Mais la justice a tranché : il va devoir détruire sa cabane.

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