Parc de Brière : les chaumières, un patrimoine en danger
Les chaumières en Brière font partie du patrimoine. Mais ces toits en chaume sont en sursis, car sur les 2 300 chaumières que compte le Parc de Brière, plus d'un tiers sont aujourd'hui profondément dégradées. Les réparations coùtent très chères. Les propriétaires en appellent à la Région.
"Regardez, on voit les trous, les crevasses, on voit même les champignons apparaître dans les fissures. Quand il pleut, dans notre chambre, ça pue le moisi". Pour Philippe Renaud, sa chaumière, c'est devenu l'angoisse. "Il m'arrive de me réveiller la nuit avec des sueurs froides". Ce couple d'enseignants a acheté une chaumière en 1998 à Saint-Joachim et a refait l'intégralité de la toiture en chaume en 2003. "A l'époque, ça coùtait moins cher et on avait des aides" raconte Philippe qui a déboursé il y a 20 ans 18000 euros, pensant que son toit allait tenir au moins 40 ans. Sauf que 10 ans plus tard, les premières fissures sont apparues. Un chaume de mauvaise qualité rongé par un champignon. C'est hélas devenu banal en Brière où sur les 2 300 chaumières, un tiers sont ainsi profondément dégradées.
30000 euros les 150 mètres carrés de chaume : "on est enseignant, avec un fils qui part faire des études, on ne peut pas suivre"
Pour réparer son toit en chaume, Philippe Renaud devrait débourser aujourd'hui 30000 euros. "Notre fils va partir faire de grandes études. On ne peut pas suivre avec nos salaires de profs, d'autant que si c'est pour changer le toit tous les 10 ans, c'est impossible" témoigne-t-il, autant dépité que fataliste: "on attend, en espérant avoir une solution avant que le toit nous tombe sur la tête".
C'est un patrimoine national et pourtant on se sent très seul" - Catherine Baillache, présidente de l'association des propriétaires de chaumières en Brière
La production locale de roseau a quasiment disparu et il n'y a plus qu'un seul coupeur dans le secteur. Largement insuffisant pour les 2 300 chaumières à entretenir. Alors, les chaumiers font venir les matériaux de Camargue ou d'Europe de l'Est. Un roseau trop salé souvent, mal coupé parfois. Résultat : le roseau s'effrite, l'humidité s'installe, la structure est alors rongée par les champignons. "Aujourd'hui, il n'y a que les communautés de communes qui nous aident à hauteur en moyenne de 10%. Ce n'est pas suffisant. C'est un patrimoine national. On ne peut pas nous laisser seuls" s'insurge Catherine Baillache, la présidente de l'association des propriétaires de chaumières en Brière qui compte 300 adhérents. Elle-même est en procédure judiciaire après avoir déboursé 50000 euros pour un toit en chaume il y a 10 ans, aujourd'hui à refaire. L'association en appelle à la Région. Mais c'est silence radio pour l'instant or, "il y a urgence" selon Jean-François Aoustin, le secrétaire de l'association car l'ardoise autorisée désormais dans certains secteurs du Parc est tentante : "200 euros le mètre carré de chaume. C'est moitié moins avec l'ardoise, et elle dure deux à trois fois plus longtemps. Il faut nous aider à sauver les chaumières car on ne pourra pas le faire seuls", plaide-t-il. L'association réclame également une charte de qualité.
Pour contacter l'association : https://apcbriere.fr ou contact@apcbriere.fr
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