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"On sait que la rivière peut être dangereuse", une semaine après les inondations, dur retour à la normale dans la Vienne

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Une semaine après les inondations du week-end du 30 et 31 mars dans le département de la Vienne, commerçants et habitants tentent de retrouver une vie normale. À Montmorillon, plusieurs commerces sont encore en plein nettoyage. Un cabinet dentaire lance un appel pour du matériel médical et un local.

Le cabinet dentaire Ferreira, ravagé par les eaux à Montmorillon Le cabinet dentaire Ferreira, ravagé par les eaux à Montmorillon
Le cabinet dentaire Ferreira, ravagé par les eaux à Montmorillon © Radio France - Clément Tricot

"On va changer un peu de mode de vie et puis on va voir la rivière différemment. C'était quelque chose de joli, qui coulait doucement dans la quiétude. On sait maintenant que ça peut devenir très dangereux", explique François Constant, antiquaire à Montmorillon, dont la boutique "Antiquités du marché" a été touchée par les inondations du week-end du 30 et 31 mars. Sa maison a aussi été impactée. "On ne reviendra jamais à la normale, raconte-t-il. Tout a baigné. La cave est encore en eau. On n'a plus de chauffage, plus d'électricité dans une partie de la maison". L'antiquaire remercie d'ailleurs tous ceux qui l'ont aidé à nettoyer au cours de la semaine qui a suivi les inondations.

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Des commerces qui rouvrent avec les moyens du bord

Dans le centre-ville de Montmorillon, de nombreux commerces sont toujours fermés. C'est le cas de la boucherie de Franck Soury. Lui et ses clients n'attendent qu'une chose : que le commerce rouvre le plus rapidement possible. Devant une habituée qui passe devant la boutique, le boucher s'excuse : "impossible de travailler. On n'a pas de froid, on n'a rien à l'intérieur".

L'équipe de nettoyage dans la boucherie de franck Soury
L'équipe de nettoyage dans la boucherie de franck Soury © Radio France - Clément Tricot

Par contre, dans la boutique ce samedi, l'équipe de nettoyage passe encore les éponges. "Ma chambre froide a été nettoyée. Là, il faut que les frigoristes puissent venir pour réparer les moteurs de vitrines ou les programmateurs des vitrines. Et puis les régulateurs du matériel, les cellules de refroidissement, les armoires froides sont à réparer aussi." Dur de garder le moral, mais il remercie ses proches et les institutions qui le soutiennent dans ce moment difficile. Son objectif est d'accueillir des clients d'ici à la fin de semaine prochaine, mais sans pouvoir le garantir.

Si certains espaces ont été nettoyé, impossible de relancer l'activité de la boucherie pour le moment
Si certains espaces ont été nettoyé, impossible de relancer l'activité de la boucherie pour le moment © Radio France - Clément Tricot
De l'eau encore dans les caves ce samedi 06 avril
De l'eau encore dans les caves ce samedi 06 avril © Radio France - Clément Tricot

Marilyne Dollet, une commerçante voisine, a réussi à ouvrir son salon de coiffure, avec les moyens du bord. "Le sol est brut, les murs aussi. On n'a pas d'électroménager, explique-t-elle. S'il y a des aides qui vont être mises en place le temps que ça se fasse. Là, on a passé sept jours où on a eu zéro de rentrées d'argent." Maintenant, elle n'attend qu'une chose : "que ça passe réellement en catastrophe naturelle et que ça nous donne un grand coup de pouce pour pouvoir tout refaire". Les clientes, par contre, sont déjà de retour et dans le salon l'ambiance est chaleureuse : "On a besoin de nos coiffeuses, on a un mariage, donc toute la famille doit se faire coiffer. Par chance, elle a pu rouvrir, même avec le minimum, c'est bien !"

Le cabinet dentaire lance un appel pour du matériel et un local

Parmi les services touchés, le cabinet dentaire Ferreira qui a été complètement ravagé. À l'intérieur, une forte odeur de fioul, qui viendrait d'une cuve voisine. La cave, qui contenait tout le stock nécessaire à l'activité des professionnels de santé, est encore inondée. C'est un drame pour la responsable du cabinet, Diana Ferreira, et les cinq autres personnes qui y travaillent. "Tout est endommagé, tout est inexploitable. On ne sait pas quand est-ce qu'on va pouvoir prendre les patients en charge", témoigne Camille Chantemargue, assistante dentaire au cabinet. "On a quand même à ce jour au moins 4.000 dossiers patients. Il y a trois dentistes au cabinet, étant donné qu'il y a peu de dentistes dans la région, là on ne peut pas se permettre de pouvoir rester comme ça."

La plupart des stocks sont inutilisables
La plupart des stocks sont inutilisables © Radio France - Clément Tricot

Les dentistes se voient dans l'obligation de chercher une solution alternative, comme l'explique l'assistante dentaire : "pour pouvoir prendre nos urgences. Les personnes qui ont déjà des douleurs dans un premier temps". Locaux adaptés à cette pratique médicale, fauteuils, matériels... "On essaye de trouver des locaux, des dentistes aussi dans la région qui sont partis en retraite il n'y a pas longtemps. On essaye aussi de voir si on peut utiliser des fauteuils qui ne sont pas utilisés en temps normal", explique Camille devant des fioles, gants ou documents qui peinent à sécher. "Et puis il y avait surtout des personnes qui avaient rendez-vous parce que là, c'est pareil, nos plannings sont complets jusqu'à fin juin." Idéalement, les dentistes aimeraient retourner dans leurs locaux rapidement, mais ne se font pas d'illusions face à la quantité de nettoyage à réaliser. "Le cabinet ne sera pas utilisable pendant un petit moment, ça, c'est sûr..."

Pour aider à relancer les soins, les dentistes cherchent des locaux et du matériel
Pour aider à relancer les soins, les dentistes cherchent des locaux et du matériel © Radio France - Clément Tricot

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