Nouvelle journée nationale de manifestations contre la loi Travail, la CGT attend une mobilisation "énorme"

"Nous allons faire la démonstration d'une mobilisation comme nous n'en avons jamais connu", promet Philippe Martinez, le leader de la CGT. Depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail le 9 mars, c'est la première fois que l'intersyndicale (CGT, FSU, FO, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) appelle à une mobilisation "nationale" de tous les opposants à Paris.

ⓘ Publicité

A LIRE AUSSI : Très grosse manifestation attendue à Paris

Quelque 600 autocars ont été affrétés de toute la France pour que les contestataires puissent rejoindre le cortège qui s'élancera vers 13h15 de la place d'Italie en direction des Invalides. "On a eu du mal à trouver des bus pour Paris dans certains départements", selon Eirc Beynel de Solidaires, qui dénonce "un certain blocage" de la part des compagnies privées. Une cinquantaine de manifestations aura également lieu dans des villes en région, par conséquent, ainsi que d'autres actions.

A LIRE AUSSI :

• Normandie : 5.000 manifestants normands à Paris contre la loi Travail
• Bretagne : les perturbations ce mardi
• Toulouse : nouvelle manifestation, circulation perturbée
• Alpes-Maritimes : transports très perturbés à Nice
• Roussillon : les syndicalistes catalans vont à Paris en TGV

130 interdictions de manifester

Les syndicats espèrent donc montrer que la mobilisation ne faiblit pas et faire mieux que la journée du 31 mars, qui est pour l'instant celle qui a le plus mobilisé, avec 390.000 manifestants selon les autorités, 1,2 million selon les syndicats. Selon le préfet de police Michel Cadot, il y aura "peut-être au-delà de 50.000 manifestants". Pour limiter le risque de présence de casseurs dans le cortège, quelque 130 personnes ont été interdites de manifestation.

L'intersyndicale ne change pas de cap : elle exige le retrait pur et simple de ce texte jugé trop favorable aux entreprises. Si Philippe Martinez doit rencontrer la ministre du Travail Myriam El Khomri vendredi pour la première fois depuis mars, le Premier ministre Manuel Valls a d'ores et déjà prévenu que l'article 2 du projet de loi, celui qui fait primer l'accord d'entreprise sur la convention collective de branche, "ne sera pas changé", alors même que c'est le plus contesté.

Taxis, trains et avions en grève

Cette nouvelle journée de manifestation arrive alors que le projet de loi est examiné depuis lundi par le Sénat, à majorité de droite. Le gouvernement compte sur une modification du texte beaucoup plus libérale de la part des sénateurs pour rassembler son propre camp, et calmer la contestation.

En parallèle de la mobilisation dans les rues, plusieurs secteurs professionnels sont toujours bloqués : des taxis, notamment, se sont massés ce mardi matin Porte Maillot à Paris, avant de lancer une opération escargot vers la Porte d'Italie.

Le blocage de l'usine d'incinération d'ordures d'Ivry-sur-Seine/Paris 13 se poursuit, de même que la grève à la SNCF où la mobilisation a chuté à 4,6% de grévistes lundi avant de remonter ce mardi à 7,3%, et à Air France où la grève (qui n'est pas liée à la loi Travail) est prolongée mardi pour une dernière journée.