Nommé commissaire européen, Pierre Moscovici quitte le Doubs pour Bruxelles
Pierre Moscovici est nommé commissaire européen aux affaires économiques. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a confirmé cette information ce mercredi. Depuis sa sortie du gouvernement, Pierre Moscovici s’est préparé à ce poste qu’il convoitait tant. Retour sur six mois d'attente et de suspense.
Pierre Moscovici a attendu six mois avant d’obtenir le poste de commissaire européen aux affaires économiques, l'un des portefeuilles les plus prestigieux de la Commission de Bruxelles. Elu député du Doubs depuis 1997, président de l’Agglomération de Montbéliard de 2008 à 2012, il devient ensuite ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. C'est à cette époque qu'il contribue à sauver PSA en œuvrant au partenariat avec le chinois Dongfeng et l’Etat français.
Le 30 mars dernier, son avenir politique s’assombrit, lors des élections municipales. Colistier de Daniel Petijean, le maire sortant de Valentigney, il est battu par la liste divers droite de Philippe Gautier. La gauche n’obtient que 48,6 % des voix. Une période difficile dans la carrière politique de Pierre Moscovici puisque, quelques heures plus tard, le 31 mars, il apprend qu’il est écarté du gouvernement Valls .
Il redevient député du Doubs et prépare sa revanche
Début mai, il retrouve son siège de député et se voit confier une mission parlementaire par le gouvernement sur la "contribution des politiques européennes à la croissance et à l'emploi". Il entame également sa campagne pour devenir commissaire européen aux Affaires économiques. Une campagne loin d’être gagnée d’avance.
L’Allemagne s’oppose à sa nomination
Pierre Moscovici est un Européen passionné et convaincu, il défend une Europe "flexible" dans l'application des règles budgétaires, "moins libérale " et ces déclarations ne contribuent pas à apaiser les craintes des Allemands. L’attribution du portefeuille de l’économie à Pierre Moscovici suscite la méfiance de certains responsables à Berlin, notamment en raison des mauvaises performances françaises en matière de lutte contre le déficit public. Face à ces critiques, le député du Doubs ne répond pas et fait confiance à Jean-Claude Juncker "pour prendre les bonnes décisions ".
Son avenir devait forcément passer par l’Europe
Pierre Moscovici a bientôt 57 ans. Cet énarque au parcours très européen (il fut vice-président du Parlement de Strasbourg et ministre des Affaires européennes) a donc réussi son pari, malgré les réticences allemandes. La question est désormais de savoir quelle liberté va avoir Pierre Moscovici ? Le futur-ex député du Doubs va devoir collaborer avec Valdis Dombrovskis, partisan de l'austérité budgétaire. Le Letton coordonnera en effet les politiques de l'euro et du dialogue social.
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