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Nancy : une mobilisation pour sauver un bâtiment emblématique des Trente Glorieuses

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Une quarantaine de personnes se sont donné rendez-vous ce mardi matin devant un édifice à l'abandon de l'avenue du Général Leclerc à Nancy. Leur objectif : empêcher la démolition de ce qu'ils considèrent comme un joyau architectural.

Un immeuble d'habitation a été construit à moins de 2 mètres de l'ancien magasin de fleurs
Un immeuble d'habitation a été construit à moins de 2 mètres de l'ancien magasin de fleurs © Radio France - Angeline Demuynck

Si l'on en croit l'arrêté placardé sur les palissades, le bâtiment de pierre en forme de demi-lune n'en a plus pour très longtemps. La mairie de Nancy a donné son accord pour la démolition de cet ancien magasin de fleurs, aujourd'hui propriété du bailleur social Batigère. Une décision contestée par des architectes, des riverains et de simples passionnés du patrimoine. Ils se sont retrouvés ce mardi matin devant l'édifice de l'avenue du Général Leclerc, prêts à bloquer le chantier.

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Les opposants se disent prêts à bloquer l'accès au bâtiment pour empêcher sa démolition
Les opposants se disent prêts à bloquer l'accès au bâtiment pour empêcher sa démolition © Radio France - Angeline Demuynck

Finalement aucun ouvrier ne s'est montré. Mais les opposants s'inquiètent pour l'avenir de cet édifice dessiné, sur le modèle d'une rose, par l'architecte nancéien Maurice Baier. "On ne peut pas imaginer qu'on casse des bâtiments comme ça, il n'y en a pas deux dans l'agglomération, et même à l'échelle du Grand Est, il n'y en a pas", déplore André Vaxelaire, organisateur de la contestation.

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Pour cet ancien professeur de l'école d'architecture de Nancy, il s'agit d'une oeuvre atypique, qu'il faut à tout prix préserver. Il reconnait que l'édifice parait incongru dans le nouveau quartier Artem mais pour lui, "ce sont ceux qui ont construit derrière qui font tache". Un avis partagé par Luc Masson, propriétaire d'un magasin d'antiquité, lui aussi mobilisé ce mardi : "**Les immeubles voisins ont été construit en arrondi pour le respecter. **Le détruire, c'est une aberration."  Le Nancéien a d'ailleurs des propositions de reconversion pour ce site : "Pour moi, c'est comme un mini Guggenheim (NDLR : le musée new-yorkais), cela ferait un super lieu d'exposition. ".

Un quartier flambant neuf a poussé depuis juste en face de l'oeuvre de Maurice Baier
Un quartier flambant neuf a poussé depuis juste en face de l'oeuvre de Maurice Baier © Radio France - Angeline Demuynck

Des zadistes de l'architecture"

Et chacun y va de son idée : "On pourrait en faire un café associatif, un lieu d'enseignement, un magasin, un cabinet médical", énumère l'architecte nancéien Nicolas Depoutot. Il se dit prêt à bloquer le bâtiment pour empêcher les travaux. "Nous sommes des zadistes de l'architecture", résume t-il, un brin goguenard. Il appelle d'ailleurs à un nouveau rassemblement ce jeudi.

Des photos collées par les opposants sur la palissade laissent entrevoir l'intérieur du bâtiment
Des photos collées par les opposants sur la palissade laissent entrevoir l'intérieur du bâtiment © Radio France - Angeline Demuynck

Aucun motif réglementaire de s'opposer à la démolition"

La mairie, elle, se défend : "L'actuel propriétaire, du bâtiment, l'organisme de logement social Batigère, a fait de nombreuses tentatives de cession et patiemment recherché une proposition de réutilisation des locaux vacants. Depuis 6 ans, la Ville de Nancy n’a pas non plus été contactée par un éventuel porteur de projet susceptible de l’acheter ou de le louer pour lui redonner vie." Selon les services municipaux, "la ville n'avait aucun motif réglementaire permettant de s'opposer à la délivrance de cette autorisation d'urbanisme".

Les opposants, pris de court par l'installation des palissades ont immédiatement déposé une demande de classement au patrimoine d'architecture moderne. Ils espèrent que la réponse arrivera avant les pelleteuses.

Les défenseurs du bâtiment militent pour un "réemploi" sous forme de galerie d'art, de café étudiant ou de lieu d'enseignement
Les défenseurs du bâtiment militent pour un "réemploi" sous forme de galerie d'art, de café étudiant ou de lieu d'enseignement © Radio France - Angeline Demuynck

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